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Récit de mes trails
14 juin 2020

Vacances 2020 - Dans les 100km : la vallée de Chamonix

Envolé le Pérou... Saleté de Covid-19

Cette année, j'avais bien planifié mon début de saison : l'inscription au club d'Evian Off Course en septembre pour gagner en vitesse pendant l'hiver (en fait j'ai plutot gagné du gras j'ai l'impression) puis une transition vers le trail en Mars, un beau périple au Pérou en Mai et mon objectif de l'année en juillet : la X-traversée du Trail Verbier Saint Bernard : 73km. Je sais pas pourquoi je me casse la tête à planifier des choses, au final ça se passe jamais comme prévu !

Corona oblige, je respecte plus ou moins le confinement et sa règle débile de 1h/1km, avec quelques écarts, certes. Mais mentalement et physiquement c'est pas ça. Je suis lourde, molle, des baisses d'envies. Pourtant, je ne me plains pas, je peux continuer de travailler, je ne suis pas malade, c'est la base.

Par contre, on oublie le Pérou et ses paysages prometteurs, Brice y croit jusqu'au bout, mais au final, le trail est annulé, les vols aussi. Pour le trail, Christophe Le Saux nous propose de reporter l'inscription à l'année prochaine, il ne peut nous rembourser notre avance parce qu'il a déja engagé des frais, ce que je comprends totalement. Pour le vol, aucun remboursement non plus, seulement un avoir de la compagnie (donc pour un vol en Amérique du Sud il me semble). Plus jamais je souscris cette foutue assurance annulation qui ne sert à rien ! On est déçus mais il faut faire avec. On change d'option. Au départ, ne sachant pas qu'on allait devoir rester dans un rayon de 100km, je regarde différentes destinations : les Pyrénées, le Sud de la France, le Queyras, Mercantour. Cependant, beaucoup d'endroits seront encore inacessibles fin mai. Au final, la limite des 100km est annoncée. On réduit encore le périmètre et on se contentera de Chamonix et du Beaufortain. C'est pas pire comme destination, et ça permet de découvrir les coins près de chez nous. Et ça sera bien tranquille sans tous les touristes. Par contre, on peut dire adieu aux restos pour les soirs où on aura la dalle et la flemme de faire à manger. Ca peut peut-être une façon de perdre les quelques kilos pris pendant ce foutu confinement. 

Pour moi, le confinement se résume à la nouvelle routine "du lit à l'ordi" comparé au "Bateau-vélo-boulot" d'avant. C'est pratique de pouvoir dispatcher ses 8h de travail au long de la journée, de pouvoir se concentrer pleinement sur ses projets. C'est moins marrant de ne quasi pas sortir de la maison, et de ne pas discuter avec Robin ou les autres collègues. J'avoue que ça me manque de ne pas aller au boulot même si j'apprécie de pouvoir caler ma petite demi-heure de bronzette l'après-midi. Mais j'ai l'impression de m'empater à la maison. Coté sport, je me lasse rapidement. J'avais commencé par de bonnes séances de PPG en suivant un jeu de carte : pour chaque couleur un exercice, et la valeur de la carte détermine le nombre de répétition, mais au bout de 2 semaines j'en avais marre. Idem pour le vélo d'appartement, même si sur la fin, avec Zwift, ça allait mieux. Et la course sur le bitume, mon tour près de Ripaille, le port, ça finit aussi par me lasser et me tirer sur le tendon d'Achille à gauche. A une semaine du déconfinement, je fais repos pour espérer être en forme le 11 mai. Manque de pot, le tendon empire et j'ai de plus en plus mal. Mauvaise gestion de ce confinement. 

11 mai, la libération, mais la météo décide de faire sa crise elle aussi. Après 2 mois de grand soleil, la pluie, pendant de longues heures. C'est bon pour les sols mais un peu moins pour le moral. On fait quand même une balade avec Nata au Forchat, puis je monte au Chateau d'Oche. Quel bien ça fait de retourner en nature. Le simple fait de marcher dans la montagne. Quel bonheur. Je retourne faire un joli tour de vélo aussi. Le plaisir du vent dans la descente, des cuisses qui tirent dans les montées. Puis vient la semaine de l'ascension, Papa et Maman débarquent, on se fait un joli bivouac-Van en famille avec Vaness et sa tribu, Nata, les parents, à Bise. On passe une superbe soirée en famille au coin du feu et on se fait la belle balade du Darbon le lendemain, avec mes petits neveux Tao et Mahé.

Puis l'heure des vacances approche. J'ai de plus en plus hâte de me couper de cette routine. Le samedi, on fait les préparations, on recharge Beber à bloc, on fait quelques courses, le plein de pates, riz, semoule et sauce, et le dimanche, après une dernière visite au jardin chez Pépé, on part pour Chamonix avec les bonnes fraises de Mémé dans un joli petit panier. On roule, l'impression de partir en vacances mais d'aller à 1h30 de chez nous, c'est assez étrange, c'est marrant. J'ai toujours eu l'habitude de partir "loin" en vacances.

Dimanche 24 Mai : Chamonix Nous Voilà

On décide d'aller au plus loin dans la vallée de Chamonix, entre Argentière et Vallorcine. On regarde Park4Night et on repère un parking qui peut être sympa dans le village du Tour. Il y a un énorme parking au départ du sentier de randonnée, et un autre plus petit un peu plus caché. Parfait. Il y a quelques voitures, pas mal de gens qui font du VTT, on pose notre Beber et on s'installe pour manger. Il fait super beau, ça fait du bien, même si j'ai une petite appréhension avec mon tendon douloureux. C'est toujours pareil, blessée au début des vacances, je me demande si mon corps va tenir. Encore une fois, il a tenu bon, la douleur était présente, mais supportable. Après un bon petit café, on analyse la carte et on trouve un petit tour qui peut être sympa : l'Aiguillette des Posettes. On s'habille, et à 15h c'est parti en mode rando-course. On trotte les centaines de mètres avant de rejoindre le sentier, je ne sens pas mon tendon, je suis heureuse, j'espère en secret. Au bout de 300m la douleur réapparait. La loose. J'essaie de faire abstraction, on s'insère dans le joli petit sentier qui monte. Le souffle s'accélère rapidement, la douleur s'intensifie. Shit. J'arrête de courir et continue la montée en marchant. Brice trotte comme un petit cabri lui. Faut dire qu'il a pu s'entrainer un peu plus que moi : en Suisse c'était autorisé d'aller courir et il s'est fait plaisir. Et même, il est simplement plus fort et plus rapide que moi. Basta. Il m'attend et fait des aller-retours, je m'efforce quand même de mettre un petit rythme, ça fait du bien. Le paysage est magnifique pendant cette montée, c'est beau, avec les petites touches de neige. Quel plaisir ! J'en profite pour en récupérer et en fourrer dans ma chaussette pour faire du bien à mon petit tendon, c'est pas ce qu'il y a de plus agréable mais ça aide. On poursuit jusqu'au col des Posettes et on remonte sur la crête pour atteindre l'Aiguillette. La vue est sublime. On fait quelques photos, mais le vent souffle un peu et il ne fait pas très chaud alors on repart gaiement en descente. J'y vais tranquille pour ne pas me blesser d'avantage, et on redescend rapidement jusqu'au parking du Tour après 12km, 800m+ et 2h20min de balade. Que ça fait du bien cette première sortie. Quel plaisir !

Un petit café et c'est parti

Spot du soir, au pied du glacier de Tour On surveille Beber depuis la montée

Aiguillette des Posettes !

Quelle vue sur le Mont Blanc et les jolis sentiers

redescende au milieu des bouleaux deux cinglés sur les sentiers

[ Aiguillette des Posettes : 12,2km, 800m+, 2h20min ]

On retourne à la voiture et on ne tarde pas pour aller à la douche, mieux vaut y aller quand on est encore chaud et que le soleil est encore présent. On se dirige vers le ruisseau et on est pas les seuls, les gens qui faisaient du VTT vont aussi à la douche. Chacun son coin (nous carrément sur le passage), et chacun son style, Brice est un peu frileux et se lave simplement au gant de toilette, moi je me jette dans l'eau glacée du glacier. Brrr, ça ravigotte mais ça fait tellement de bien. Des randonneurs passent et nous regardent d'un air sceptique, un peu pet-sec' la gonzesse, faut rigoler dans la vie ! On se sent tellement bien après ce genre de douche. On reste un petit moment pour laisser les jambes dans l'eau froide et on retourne au QG-Beber. Plus personne sur le parking, on est les seuls à bivouaquer ce soir. On se pose tranquillement sur le plaid, on profite de la fin de cette belle journée, on grignotte les fraises de Mémé (miam) et on boit un petit apéro avant d'attaquer le repas. Il fait vraiment bon ce soir, on traine avec une petite tisane et un mec arrive en camionnette. Il reste dans sa voiture et fume des clopes, étrange. Puis on voit qu'il a des jumelles. Je vais lui taper la discut' et il nous dit qu'il y a une famille de bouquetins, là sur la crête, et un cerf de l'autre coté. On prend nos jumelles et on observe nous aussi (Merci Nata). Mais j'arrive jamais à bien les stabiliser moi. C'est sympa comme activité de soir en bivouac en tout cas. La nuit arrive gentillement, on se met au chaud dans Beber, on ferme les volets et c'est parti pour la première nuit des vacances.

observation de la faune à la tombée de la nuit

Lundi 25 Mai : La Mer de Glace

Une belle grasse matinée pour la première matinée en vacances, je laisse Brice dormir jusqu'à 8h20 puis le secoue un peu pour aller déjeuner. Je commence à avoir la dalle ! Ce qui est bien avec ce réveil tardif, c'est qu'on a le soleil pour le petit dèj, c'est l'pied. Après s'être bien rassasié, on retourne au centre de Chamonix et on se gare sur l'espace de loisirs au domaine des Planards. Tout est fermé donc on peut s'y garer facilement et sans gêne (je ne sais pas si c'est le cas en temps normal) et on part en balade en direction du rocher des Mottets. On marche tranquillement au début, c'est plat sur une piste forestière, puis ça monte un peu dans un joli chemin avec de beaux cailloux et des mélèzes. On atteint le rocher et la buvette des Mottets. On admire la vue sur l'Aiguille verte et les Drus puis on continue notre ascension vers Montenvers, par la gauche. On arrive à une pancarte indiquant la Grotte de glace mais l'indication est cachée donc on en déduit que ce n'est pas accessible. On poursuit alors notre route vers les échelles et on descend dans la Mer de Glace. C'est assez impressionnant ces échelles. Je crois qu'on devient peureux au fil des ans. Si j'étais venue ici en étant gosse, je n'aurais surement eu aucune appréhension pour y descendre. Là, tu te dis "Waouh c'est impressionnant quand même", tu flippes un peu, mais tu le fais pas paraitre parce que tu sais que Brice est pire que moi et qu'au fond, il n'y a rien de dangereux tant que tu tiens bien l'échelle. On marche sur cette Mer de Glace. Un sentiment étrange m'envahit. J'aurais aimé être venu ici il y a des années aurapavant pour pouvoir voir la triste évolution. C'est vrai que vu de loin et même de Montenvers, ça ne ressemble plus vraiment à une Mer de Glace. C'est gris et la partie qui ressemble vraiment à de la glace est plus loin. On marche à sa rencontre, on traverse le glacier, on croise des mecs portant des skis sur leur dos, ils sont allé faire le Mont Blanc du Tacul. Brice a un peu peur de marcher dans une crevasse, il n'est pas très rassuré. Moi, un peu ignorante, j'ai moins de crainte. On marche dans la vallée glacée et on décide de faire demi-tour à un moment donné. On est pas assez avisé ni équipé pour aller plus loin.

Vers le rocher des Mottets

Direction la Mer de Glace Il fait le fier mais il est pas rassuré !

Quelques pas sur la glace Petite pause et demi-tour

Trop joli

On remonte les échelles, on redescend à une bifurcation et on reprend direction Montenvers, sans toutefois monter jusqu'en haut. De toute façon, tous les trucs touristiques sont fermés. On passe sous le viaduc de Montenvers puis on redescend à Chamonix par la buvette des Caillets en trottant dans les jolis chemins. Au final, on a fait une belle balade de 18km, 1200m+ en 5h. Je suis un peu fatiguée et le tendon me tire sur la fin, mais la douleur est acceptable.

L'aqueduc de Montenvers

La voie ferrée de Montenvers Descente agréable sur les petits sentiers

Une petite bière ?

[ Mer de Glace et Montenvers : 18.3km, 1200m+, 5h en balade ]

On prend la voiture et on descend dans la vallée pour aller aux Bossons, on repère plusieurs coins potentiels pour dormir : un assez calme mais un peu trop encastré (ça veut dire pas de soleil le soir et le matin), un autre au bord de la route mais avec une jolie vue sur le glacier des Bossons. C'est là qu'on décide de dormir cette nuit. Mais pour le moment il n'est que 16h, on se pose près du lac des Gaillands et du spot du mur d'escalade et on achète une bonne crêpe (au Nutella, mais shut il faut pas le dire) qu'on déguste vite fait. J'ai repéré une rivière qui descend du glacier et j'ai vu qu'un mec y était installé tout à l'heure. On s'y approche pour la douche du jour, ça fait du bien, ça ravigote, et on se pose au bord du lac, on étudie le parcours pour demain, je m'étire. A 20h, on décide de se péter une bonne pizza à Chamonix à la pizzeria des trois moulins. Très grosses et très bonnes mais un peu trop grasses je trouve. On retourne donc à notre aire de pique-nique pour se faire une petite tisane en observant la nuit se lever et en admirant le glacier des Bossons puis on va se coucher après cette belle journée.

Salle de bain du jour

 [ Salle de bain du jour ]

Petite pause à Chamonix Pizzas !

Tisane avec vue sur le glacier des Bossons

Mardi 26 Mai : Footing sur les balcons Sud

Je me réveille vers 6h et traine et bouquine en attendant d'avoir le droit de réveiller Brice. On émerge en douceur et on déjeune tranquillement au soleil avec la belle vue. Beaucoup de promeneurs passent devant notre camp, certains sont super enthousiastes et nous disent "trop bien", d'autres nous regardent avec un petit regard de mépris. On se prépare et on part en footing, chacun de son coté. J'ai pris un peu de retard sur l'entrainement comparé à Brice et je sais qu'il est frustré de devoir courir avec moi, il n'arrive pas à courir à mon rythme et s'il court au sien, ça le saoule de m'attendre ensuite. Donc pour que tout le monde soit content, on a planifié un itinéraire : monter en direction du refuge de Bellachat, à 1600m d'altitude, ne pas continuer vers le refuge mais tirer vers le Brévent. En gros pour l'aller, on suit un chemin parallèle au balcon sud, entre 1500 et 1600m d'altitude. L'itinéraire de Brice prévoit d'aller jusqu'aux Tines, le mien de couper un peu avant en fonction de l'envie et de la forme. Ca commence par une montée dans la forêt, je l'aborde en marchant à bon rythme alors que Brice part en courant. Rapidement je ne l'aperçois plus. Je monte d'environ 600m en 3km, je mets plus de 45min. Oops je sens que cette sortie ne fera pas que 2h, mais tant pis, il fait beau et bon, c'est agréable. Je croise l'école de haute montagne qui s'entraine. Arrivée au croisement pour le refuge ou la parallèle au balcon, je suis la parallèle et trottine sur les petits chemins. Il y a des passages ouverts avec de belles vues sur le massif du Mont Blanc de l'autre coté de la vallée, et des passages forestiers très agréables. Quelques petits passages techniques par moment. Je passe les différentes variantes pour faire demi-tour, je n'ai pas envie que ça s'arrête je suis bien ici. Au final, je ferai demi-tour au bois Ginet, au bout de 10km et 2h de balade, pas très loin des Tines finalement. Je le dis à Brice pour qu'il ne s'inquiète pas si jamais il arrive à la voiture avant moi. Je suis ensuite le chemin du balcon sud et passe devant le joli refuge de la Floria. Au bout d'un moment Brice m'appelle et on se rend compte qu'on est tout prêt. On se retrouve et il repart devant. Je trotte sereinement jusqu'à retrouver le chemin du départ. Manque de pot, manque de lucidité après 2h30 de balade, la cheville droite se fait la malle. Paf. D'un coup, la chanson de Britney Spears me toque dans la tête "Oops, aïe (ou I dans la vraie version) did it again". Je suis dégoutée. Déja que le tendon à gauche faisait mal mais restait supportable, maintenant c'est la cheville droite qui va venir gâcher mes vacances. Je finis les 500 derniers mètres en marchant et retrouve Brice à la voiture après cette belle balade de 18km, 1000m+ en 3h.

Petit dèj 5 étoiles

Le sentier des gardes Refuge de la Floria

La belle vue

[ Balcon Sud de Chamonix : 18km, 1050m+, 3h et une cheville en moins ]

On va vite se poser au bord de la rivière près du lac et je laisse mes pieds dans l'eau froide pendant un bon quart d'heure pour limiter l'inflammation, puis on s'installe sur le parking du spot d'escalade pour reprendre des forces et se reposer. On boit un café et on bulle au soleil. On retourne dans notre rivière pour se doucher. J'arrive à marcher mais j'ai quand même une douleur. Pour l'instant ça n'a pas enflé. On va ensuite se balader dans le centre de Chamonix, on déambule dans le magasin Ravanel, on repère de jolies choses mais c'est quand même assez cher. On se mange une glace et un gateau "Torche Mont Blanc" à la crème de marron mais un peu écoeurante. On retourne à Beber et on repère des coins potentiels pour dormir près des Houches, sur la route du parc Merlet. C'est pas mal mais le soleil est déja caché alors qu'il n'est qu'à peine18h. On change de coin et on se pose sur la base de loisirs des Chavants, un joli lac, une belle étendue d'herbe, encore un spot d'escalade et surtout le soleil pour la fin de la journée. On se pose sur notre plaid, étirements, apéro, planification de la journée du lendemain. J'ai un bel oeuf sur la cheville, c'est difficile de savoir ce qu'il sera possible de faire demain. Je peux oublier de suite les footings mais je peux aussi espérer pouvoir me balader. Faut voir le positif. Une fois le soleil couché, on décide de retourner à l'endroit repéré pour la nuit, ici c'est sympa, mais il y a pas mal de squatteurs et on a envie d'être tranquille. On file sur notre place de pique-nique dans un virage au bord de la route, mais il y aura peu de passage. On prépare nos coquillettes-sauce tomate, une carotte et en dessert, un bout de tomette en chocolat, méga gourmand et méga bon, mais la tomette cumule à elle seule 1000kcal ! Une bonne tisane et au lit.

On fait sécher les godasses

On profite du soleil au lac des Chavants Oops Aïe did it again...

Mercredi 27 Mai : L'Aiguillette des Houches

Je crois que j'ai pris le rythme vacances, je ne me réveille plus avant 7h maintenant ! On émerge et déjeune tranquillement (baguette-killer) et on se prépare. La cheville est douloureuse mais je pense pouvoir marcher sans aggraver la chose. Il faut juste que je fasse méga attention de ne pas la faire vriller à nouveau. On a prévu de monter à l'Aiguillette de Houches, mais on décide de remonter un peu la voiture : on a dormi dans un des premiers virages de la route qui monte au Coupeau depuis les Houches et on décide de se garer au Bettey pour commencer la sortie, pour alléger un peu et ne pas avoir trop de dénivelé. Après avoir analysé la carte, Brice décide de faire un petit détour pour pouvoir courir et il me récupère sur la route du lac noir. Mon début de parcours s'effectue dans la forêt, ce lac noir n'est pas le plus beau lac de mes vacances mais le sentier est agréable. Le chemin remonte encore dans la forêt quand Brice me récupère, puis ça s'éclaircit et on marche sur de la caillasse, bordés de jolis bouleaux. On débouche finalement sur un magnifique plateau menant au chalet de Chailloux. La vue est dégagée sur le Mont Blanc et tout le massif en face. C'est magnifique et très paisible. ça donne envie de planter sa tente là et de trainer à buller au soleil. Je recommande à 100%. 

Au chalet de Chailloux, magnifique Sur la route de l'aiguillette des Houches

C'est le pied !

On fait quelques photos mais on ne s'attarde pas et on continue l'ascension vers l'Aiguillette des Houches que l'on atteint au bout de 7km en 2h. C'est à nouveau sublime cette vue. Il y a un peu de monde par contre, je pense que c'est une balade assez prisée. J'ose pas imaginer en pleine saison touristique normale. Arrivés en haut, on comptait redescendre par l'ouest, mais finalement on regarde vers l'Est et les crêtes qui mènent jusqu'au Brévent nous donne envie. On n'ira pas jusque là, mais on décide de les suivre pour rejoindre le refuge de Bel-Lachat. Ces crêtes sont trop belles, je fais des photos, des ralentis de Brice qui gambade, et on attaque la descente. Il reste un peu de nevés alors je vais vraiment à 2km/h pour ne pas faire de faux mouvements de cheville. Heureusement j'ai les batons qui m'aident bien. On avance au ralenti, mais pas de casse, et on rejoint le refuge. Une petite pause, une barre et c'est reparti pour la descente. Brice est frustré et partagé, il aimerait gambader mais il veut pas me laisser seule. Je sens sa frustration et je sais qu'il ruminera tout le long s'il reste avec moi, alors je lui dis de foncer. Il part en courant comme un petit cabri. Plus libre, je ne me sens pas contrainte de devoir aller vite, je prends mon temps pour redescendre du refuge par le chemin du GR. Même avec mon rythme de grand-mère, j'arrive à rattraper deux papis ! Je croise aussi deux jolis bouquetins pas très farouche. Un peu avant d'atteindre le parc Merlet, Brice me rejoint avant de repartir à nouveau. Je me perds un peu en suivant les pancartes au lieu de suivre mon instinct et la carte, je fais quelques détours autour du lac noir, mais j'arrive finalement à retrouver Brice à la voiture après cette jolie balade de quasi 16km, 1150m+ en 4h40, et pas de nouveau dégat coté cheville.

Sur l'aiguillette des Houches Quelle vue ! à l'aiguillette des Houches

Vue sur l'aiguillette des Houches

Coucou toi

[ Aiguillette des Houches : 15.8km, 1150m+, 4h40min en balade ]

Il est 15h et on s'installe dans le pré pour se bouffer une bonne polenta-comté, un peu de tommette avec un petit café et on repart en voiture. C'est notre dernière nuit à Chamonix et je décide de retourner au Tour, c'est de loin le spot que j'ai préféré des 3 et il y a tout : une belle vue, un grand parking relativement tranquille et la rivière pour se doucher. On traine un peu au bord de la rivière pour faire dégonfler la cheville, régénérer le tendon puis on se pose sur le plaid, on glandouille, j'écris. A 19h, on se fait un bel apéro bière-crousti-concombre moisi, et on enchaine sur un petit plat de crozet et une galette épinard-pignons. 2 autres couples squattent "notre" spot, dans un van et un fourgon aménagé mais chacun reste un peu dans son coin. On observe les bouquetins et le cerf au jumelles, on boit notre petite tisane et on file au lit vers 21h30.

Une tomette en chocolat bien méritée

Douche du soir Repos et retour au Tour

Jeudi 28 Mai : Balcon Nord

On se lève relativement tôt et n'ayant plus de pain, on décide pour ce dernier jour à Chamonix de se péter de bonnes viennoiseries. Un stop à la boulangerie d'Argentière, ils ont plein de choses qui donnent envie, waouh. On opte pour un pain au chocolat, un pain au raisin et une croix de savoie à la myrtille. On redescend encore un peu et on prévoit de se garer près des Chosalets pour la balade du jour. On trouve pas vraiment de parking mais on s'engage sur la route qui mène au camping des Chosalets. On entre un peu dans le camping, au niveau de l'accueil et c'est super joli, des petites tables, de beaux arbres, de beaux espaces. On décide de s'y poser pour le petit dèj. Au bout de 5 minutes, deux gonzesses s'approchent. Dans ma tête, je me dis "Eh merde, on va se faire virer... Bon tant pis". Au final, la première nous dit que le camping est fermé, qu'ils ont pas encore rouvert, etc... Je réponds : "Non mais en fait on voulait juste s'y poser pour déjeuner et après on s'en va, promis". Et finalement, elle était trop cool, elle nous a répondu : "Oh c'est génial, pas de soucis, posez vous là pour déjeuner, et même ensuite vous pouvez laisser la voiture ici" et on discute 5-10 minutes avec elles. Comme dirait Nata et ses accords toltèques, "Ne pas faire de supposition". On a tellement l'habitude/l'impression que les gens vont être désagréables et pas accueillants... Donc ravis, on déjeune tranquille sur une petite table, on se prépare et on attaque la balade du jour. Chacun de son coté, toujours en marchant pour moi. J'espère pouvoir trotter à nouveau dans la deuxième partie des vacances dans le Beaufortain. Brice fera le tour en courant et il fera une boucle pour revenir jusqu'ici, alors que moi je ferai un aller simple et j'attendrai qu'il vienne me récupérer. Vers 9h, c'est parti.

Petit dèj posés au camping des Chosalets

Le chemin part du camping et on monte dans un petit chemin bien pentu dans les bois des chosalets avant de continuer tout droit vers le balcon Nord de Chamonix. On a une petite vue sur le Mont Blanc et il s'est coiffé d'un joli halo de nuage ce matin. On passe par un joli alpage avec les chalets de la pendant, c'est super beau. On a une belle vue sur les Aiguilles Rouges de l'autre coté de la vallée. Puis ça reprend un peu dans la forêt, une petite ascension jusqu'à la tête des Prapators (c'est marrant comme nom). Le chemin redescend assez abrupte pour rejoindre le Chapeau avec une belle vue sur la mer de Glace, c'est vraiment beau. Je fais le petit détour pour aller voir le point de vue sur la Mer de Glace, je prends mon temps. Puis je redescends en direction des Tines, en trainant un peu, je plonge les pieds dans la rivière, j'admire le paysage, je fais quelques détours pour aller voir les sources de l'Arveyron. Par moment, sur les portions planes, je tente de trottiner un peu, ça a l'air de tenir, même si j'ai gagné un nouveau RDV chez l'ostéo parce que je pense que la cheville est quand même bien bloquée. J'aperçois une jolie petite biche juste avant d'atteindre les Tines.

Mix de bleu blanc vert Les beaux mélèzes

Le Mont Blanc et son auréole

végétation fructueuse Vue sur la Mer de Glace par la tête des Protators

jolie cascade

 [ Petit Balcon Nord de Chamonix : 12km, 850m+, 3h20 en balade ]

Ca fait 3h qu'on est parti, je suppose que Brice a du finir son tour aussi, mais je décide d'aller voir du coté de la rivière et de m'y poser en attendant. Manque de pot, juste quand j'arrive au chemin de la rivière, il m'appelle pour me dire qu'il arrive. Je retourne au bord de la route et il me chope. On décide quand même d'aller près de cette fameuse rivière pour casser la croute. On se fait notre petit pique-nique tranquillou. Par contre, on s'aperçoit chacun qu'on a chopé une tique : Brice sur le bras, moi sur le ventre. Grâce à la super trousse de secours de Nata, j'ai bien la pince anti-tique, donc on l'enlève proprement, mais on oublie de désinfecter direct, ou même de mettre du tea-tree (astuce de Vaness, le tea-tree est anti-bactérien). On désinfectera le soir chez la maman de Brice, mais pour ma part, deux semaines après, un cercle rouge est apparu autour de la piqure, signe d'une infection par la bactérie responsable de la maladie de Lyme, qui me vaut une bonne dose d'antibiotique pendant 15 jours. On repart dans Chamonix et on se balade à nouveau dans la ville, on traine dans quelques magasins (oh le magasin Volcom), on achète deux nouveaux sablés montagnards (de bons sablés avec des amandes et noisettes) et on quitte Chamonix après 5 beaux jours d'aventures, environ 75km et 5000m+. Prochaine étape : un petit stop d'un bon jour chez sa maman, près de Bellegarde.

 

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