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Récit de mes trails
2 juillet 2020

Vacances 2020 - Dans les 100km : Le Beaufortain

Samedi 30 Mai : La Roche Parstire

Après une bonne journée de repos, on reprend la route. Direction le Beaufortain. On passe par les petites routes de campagne jusqu'à Annecy, le bord du lac, puis Albertville, tout en écoutant les CDs piqués à Vaness : Manu Chao et Louise Attaque. On arrive à Beaufort vers 10h15 et on passe à l'office de tourisme pour avoir un aperçu de l'enneigement. Le problème avec les offices de tourisme, c'est que dès qu'il reste quelques nevés, ils vont te dire que ça passe pas, ils ne vont pas prendre le risque de te dire "Allez-y, ça craint rien". Alors on sait pas vraiment quels sont les endroits où on peut vraiment aller sans qu'il y ait de danger, même s'il reste des névés... Tant que t'es pas sur le terrain, tu sais pas trop. Je fais aussi la queue à la pharmacie : moi et mes trucs bizarres. Il y a énormément de pollen cette année je trouve, et hier, je suis restée 1-2h allongée dans l'herbe, au vent, à la campagne. Je crois que même mes petites pillules bleues ne sont pas assez fortes pour combattre tout ce pollen : depuis la veille, j'ai l'oeil qui a gonflé. La pharmacienne me donne donc un collyre anti-allergique et ça se calmera, mon oeil dégonflera au fil de la journée. On fait un petit stop à la boulangerie et à la fromagerie : à chaque fois qu'on vient à Beaufort, c'est un stop obligatoire à la petite boutique à coté de la coopérative laitière pour acheter le beaufort d'alpage. 1kg pour cette fois (qu'on dégommera en 4 jours...). Puis on s'active un peu. Mais aujourd'hui, on se sent vraiment tout mous et fatigués. On décide donc de simplement faire une petite balade, on espère que ça va nous rebooster un peu. On se gare au col du pré et on monte sur la roche Parstire. La cheville va un peu mieux, le tendon tire toujours au début puis se tait gentillement. On marche sur les crêtes, c'est un peu couvert aujourd'hui mais il ne pleut pas. La vue est magnifique de tous les cotés : le lac de Roselend, la Pierra Menta, tous les massifs autour. On s'arrête un peu au sommet pour manger 2-3 bricoles et on redescend par un petit chemin sur la droite qui mène à un magnifique chalet et qui ramène au col du pré après 9km, 500m de dénivelé et 2h15min de balade. En marchant, on se dit quand même que c'est long les chemins et qu'on préfèrerait courir quand c'est plat. En fait, quand on marche, on a envie de courir, et quand je cours, c'est dur alors j'ai envie de marcher ! 

arrivés à Beaufort

Balade sur la roche Parstire

Vue sur le lac de Roselend la croix de la Roche Parstire

jolis crocus sur les crêtes de la roche parstire

sur les crêtes de la Roche Parstire

Belles crêtes du Beaufortain Be Happy !

Joli petit chalet au pied de la roche Parstire

[ Roche Parstire : 9km, 500m+, 2h15min en balade ]

On prend le temps de se faire un petit café au col du pré, mais il fait pas chaud et le vent souffle, alors on redescend rapidement sur Arêches afin de trouver du pain, mais on voit que la boulangerie de la place est fermée et on n'avait pas capté qu'il y avait une deuxième boulangerie plus bas. Dommage, j'aurais bien aimé racheter encore du pain, mais tant pis, avec tout ce qu'on a dans Beber, on va pas mourir de faim. On remonte au lac de Saint Guérin vers 16h. Il pleuviotte un peu, alors on traine dans la voiture, on réfléchit aux itinéraires possibles pour demain et on décide de ne pas trop réfléchir et de suivre un itinéraire de parcours de trail. On bouquine tranquille dans la voiture et on se pose près du barrage pour se boire un petit apéro : bière, saucisson et cracker avant de remonter au parking. Il y a vraiment du monde sur ce parking. En plus c'est le week-end de la Pentecôte. Avec le recul, c'est sur qu'on aurait mieux fait de continuer les petites routes pour chercher un endroit un peu plus sauvage, mais avec notre mollesse du jour, on était bien là, malgré la dizaine de camping-car... J'aime pas avoir pleins de camping-car autour de moi, ça diminue vraiment l'effet "je suis en nature et esseulée", mais il faut reconnaitre que des gens en camping-car, c'est pas si chiant ni bruyant, parce qu'en fait, les gens restent à l'intérieur. C'est pas comme les gens en voiture amménagée ou en tente, qui, comme nous, utilise le véhicule pour dormir mais vivent quasiment dehors tout le reste du temps. Bref un camping-car en plus se met sur notre gauche, je fais un petit regard noir. Et un couple en tente s'est installé sur notre droite, on dit bonjour et on discute un peu, ils sont sympas. Et là, un nouveau camping-car s'insère entre Beber et les gens en tente. Vraiment collés à nous et à la tente. Encore un regard noir, mais ils s'en foutent. Ok, je prends sur moi. De toute façon, c'est comme ça. On sort la table et on prépare nos burgers : simplement moutarde, steak végétal, beaufort. C'est pas les meilleurs qu'on ait mangé, ceux qu'on prépare à la maison sont vraiment délicieux (en particulier ceux avec les poissons panés de la bonne poissonnerie de Thonon). Et on va boire la tisane avec nos deux voisins-tente, sur les tables de la petite buvette. On leur propose des biscuits et de gouter la liqueur de Dahu achetée le matin. On parle d'itinéraires et d'aventures, la journée se termine en douceur, la nuit s'installe et on rentre chacun dans nos petits cocons pour un bon dodo.


 Dimanche 31 Mai : Parcours Trail à Arêches et lac des Fées

On se réveille en douceur et on déjeune face au lac sur les petites tables de la buvette. Il y a beaucoup de monde qui arrive. Les randonneurs du dimanche ! Ca nous fait un peu fuir tout ça. On redescend sur Arêches et on part pour le tour n°2 des parcours de trails tracés. Au programme, 16km avec 1000m+ avec un passage au lac du Clou, trop cool un lac (je vais pas vous spoiler maintenant...), et chacun à son rythme pour 0 frustration. On descend dans Arêches, on remonte encore dans une partie du village avant de s'insérer dans les bois. Brice part devant, mais j'essaie de le garder en ligne de mire et de mettre quand même un peu de rythme, mais ça monte pas mal sur les 6 premiers kilomètres. Je marche rapidement. On quitte la forêt pour la montagne, la vue se dégage, c'est vraiment beau. Devant moi, le Mont Mirantin (ça a pas l'air si enneigé que ça), à coté Roche Plane. L'ascension est finie pour aujourd'hui, je suis le petit chemin qui vallonne jusqu'au lac du clou. Là, déçue, j'aime bien les lacs, mais une fois sur deux, je suis déçue en découvrant une simple mare pas très jolie, c'est le cas ici ! Enfin c'est pas grave, parce que la vue aux alentours est vraiment belle donc au final, j'y gagne quand même. Le chemin redescend dans les alpages, je fais attention pour ma cheville et descends tranquille. C'est fleuri, c'est super joli : des fleurs de toutes les couleurs, j'adore. On traverse les champs de vache, une petite caresse au passage. On rejoint quelques portions de piste ou de route par moment. Je commence à être cuite, il ne reste plus que quelques kilomètres de piste pour retourner à Arêches et je finis mon tour en 2h40min.

Arêches : station de trail !

montée dans la forêt Au pied du Mont Mirantin

jolies fleurs de printemps nature calme

En route vers le lac du Clou au milieu des alpagesjoli chemin floral

Parcours Trail à Arêches (#2) : 16km, 1000m+, 2h40min ]

Je retrouve Brice près de la petite fontaine pas loin du parking et je m'installe dans la fontaine pour la récup'. On se douche rapidement comme on peut et on s'installe un peu plus bas près de la petite rivière pour un bon festin : coquillettes au pesto ! Un petit café est c'est reparti, on remonte au lac de Saint-Guérin (toujours autant blindé de monde) et on repart en balade en direction du lac des Fées. On alterne trot et marche, Brice se remémore son Ultra Tour du Beaufortain avec Eddy. La vue est encore super jolie ici avec les montagnes qui entourent la vallée dans laquelle on monte. On atteint ce joli lac des Fées, mais il y a pas mal de monde alors on ne s'attarde que le temps de manger une petite barre et on repart en testant un autre chemin, un peu bouillasse au début, puis on récupère une piste d'alpage. On est seul, en fait dès qu'on sort du cadre des balades décrites dans tous les bouquins et sites internet, et qu'on suit les petits chemins sur la carte IGN, on est relativement tranquille. La vue alpage est délicieuse, avec les couleurs de fin de journée. On redescend sec pour rejoindre la route parallèle au chemin du bord du lac et on passe devant la cascade. J'ai trouvé ma douche du jour !

Lac de Saint Guérin

En route vers le lac des Fées

Le lac des Fées

Retour au lac de Saint Guérin sur la piste Mélange d'alpages et de montagnes

Lac des Fées : 10km, 500m+, 1h45min ]

On retourne à la voiture et on remonte à la cascade pour se faire un brin de toilette : je n'hésite pas à aller sous la cascade, ce n'est pas le plus pratique parce qu'elle coule par giclée, alors les temps de latence où tu n'as pas l'eau sur toi, tu attends, et tout d'un coup, tu te prends une grosse ramasse sur la tête ! Mais c'est bien marrant. On ne traine pas et on suit la route qui monte au lac des Fées. On voit beaucoup de voitures aménagées ou de vans qui prennent aussi cette route, ça va être dur de trouver un coin tranquille pour dormir ce soir. On repère quelques coins, on monte sur les routes montagneuses. Lors d'un virage, c'est pas mal comme spot, mais il y a déja un van. Un autre virage, avec une petite cabane de berger, c'est vraiment bien comme spot, mais il y a une voiture et une tente, mais il reste un peu de place, plus proche de la route mais juste un petit endroit pour poser Beber. On continue 500m plus loin et la route devient une piste 4x4. Ca n'empêche pas, mais on sent que si on se rapproche du lac, il y aura de plus en plus de monde. On décide finalement de s'installer sur le coin d'avant, en demandant aux gens installés près de la cabane si ça ne les dérange pas qu'on s'installe. Pas de soucis, alors on pose Beber, on pose le plaid et on se pose nous. Petits étirements, écriture, lecture. Il fait pas chaud, on est à 1700m d'altitude et le temps change assez rapidement. Les nuages vont et viennent, il y a un peu de vent. On décide de faire l'apéro et il se met à pleuviotter. Je me réfugie dans la voiture, j'ai un peu froid ce soir puis la pluie s'arrête, le ciel se dégage, on se fait notre petit apéro rituel et on poursuit avec des crozets et des sardines, un yaourt. Une tisane, du chocolat : la base, le tout dans un cadre de rêve, entourés des montagnes, avec les lueurs de la fin du jour. On bouquine tranquillement au lit et au dodo !

la douche du jour

joli spot du soir, belle éclaircie

Spot du soir, bonsoir

 


 Lundi 01 Juin : Tour du Grand Mont

Aujourd'hui, on se dit qu'on va faire tranquille. On prend notre temps pour émerger vers 8h et on déjeune tranquillou. La vue est magnifique. On se prépare, on discute avec notre voisin de coin pendant 5 minutes puis on redecend se garer au lac de Saint Guérin. Il y a déja foule, il est à peine plus de 9h. On avait pour but de monter voir les lacs de la Tempête, puis de redescendre. Simplement faire une petite balade, étant donné qu'on ne connait pas l'enneigement, on ne voulait pas prendre de risques. On trotte tranquillement sur les 2kms au bord du lac avant d'entamer la belle montée jusqu'au col de la Louze que l'on atteint au bout de 5km, 500m+. Pendant la montée, on papote avec un couple de trailers d'une soixante d'années. Ils ont la forme dis donc ! Ils continuent également vers les lacs alors on les suit et on y arrive rapidement. Il reste pas mal de névés, c'est super joli. On descend encore un peu vers le deuxième lac. Et là, on a pas envie de faire demi-tour en fait. On a bien envie d'essayer de continuer et de faire une boucle. On se tate. On avait dit qu'on fera simplement "une petite balade". On sait que si on tente de faire la boucle, ça sera bien plus qu'une petite balade. Mais bon, il fait beau, on a envie de profiter, alors on décide de continuer. J'analyse la carte et imagine une boucle qui nous ramène au lac de Saint Guérin, tout en évitant de monter trop haut pour ne pas se faire piéger par la neige. Allé on tente le coup. Par chance, mon camelback est plein et il y a beaucoup de cours d'eau sur la route. Manque juste quelques petites provisions à grignotter, on en a un peu, mais c'est pas un buffet. On fera avec.

Col de la Louze

Vue sur le lac de Saint Guérin, vers le col de la Louze

Aux lacs de la tempête

Beau lac de la tempête

magique ces lacs de la tempête

On descend le long des lacs de la tempête pour atteindre un alpage, ça ressemble un peu aux coins du Petit Saint Bernard, c'est vaste et beau, aux chalets du Dard. On perd un peu le chemin mais on arrive finalement à Bénétant après une descente bien pentue (pendant laquelle je prends mon temps pour ne pas me tordre à nouveau la cheville, au grand dam de Brice). Puis on reprend un chemin blanc qui nous fait remonter à la Ravoire, puis après un bon petit coup de cul, au col de la Bathie. Je commence à être cuite après 4h15 et 20km. Mais bon, maintenant qu'on a fait le plus gros, on a pas vraiment d'autre choix que de continuer. On arrive au refuge des Arolles après des petits passages sympathiques dans les névés : on glisse sur les fesses, on fait du ski ! Une pause s'impose, on s'assoit un moment et on mange une petite barre. Le plus gros est fait, mais il faut encore qu'on redescende au Chornais par un mix de piste carrossable et des petits chemins. Comme précédemment, en descente, j'y vais mollo, d'autant plus que je commence à être de moins en moins lucide et de plus en plus fatiguée. Pfff, chornais, c'est fait. Last but not least, une dernière montée de 700m+ pour atteindre la station de Cuvy. Brice part devant pour se faire son petit challenge chrono, moi je vais à mon rythme d'escargot. Je suis vidée. On arrive finalement en haut, le ciel menace un peu, les nuages noirs sont en approche, il faudrait rentrer à la voiture avant l'orage. Le petit sentier après Cuvy est très agréable, on gambade avant d'attaquer la dernière descente qui nous ramène au lac de Saint Guérin. Brice part devant, je finis à mon rythme sans trop savourer la fin, trop de cailloux, trop de sol instable, ça descend mais pas tant que ça, ça n'en finit jamais ! J'arrive enfin au lac avec soulagement et parcours les deux kilomètres au bord du lac en trottant. Je retrouve Brice à la buvette du parking et il m'offre ce dont je rêvais le plus depuis quelques heures : un Coca bien frais (petite parenthèse, ok, j'essaie de boycotter Coca-Cola et n'en achète quasiment jamais, mais franchement après un effort, c'est vraiment le truc dont j'ai envie alors je m'autorise un petit écart de temps à autre).

Ce bleu intense !

Encore un joli coin

redescente après les lac de la tempête Vers le col de la Bathie

Col de la Bathie

Descente neigeuse au refuge des Arolles Retour (enfin) au lac de Saint Guérin

[ Tour du Grand Mont : 32km, 2000m+, 7h00min ]

Au final, cette petite balade de 32km et 2100m+ nous a pris quasiment toute la journée : partis à 10h, rentrés à 18h. Je pense qu'on va bien dormir ce soir. On se repose un petit peu, mais pas trop et on retourne à la cascade pour prendre notre douche. Manque de pot, un mec en camping-car l'avait déja réservé et est en train de se laver sous la cascade en prenant ses aises : à poil. Je ne suis pas contre de se baigner/doucher à poil, c'est agréable, mais là, je trouve que c'est un peu abusé, la cascade est vraiment au bord de la route, c'est un point touristique où pas mal de voitures s'arrêtent pour regarder la cascade. Les gens n'ont pas forcément envie de voir une kékette à l'air. Je jette un oeil, le mec voit que je le vois. Je me dis qu'il va s'activer pour sortir de sa douche et laisser sa place aux prochains. Mais nan, il prend son temps... J'ai pas vraiment envie de revoir toute son anatomie alors je demande à Brice d'aller voir et au bout de 5 bonnes minutes, le mec retourne tranquillement à son camping car. Bref, vive les kékettes à l'air... On prend la place et on se douche rapidement sous la cascade (non pas à poil), avant de reprendre la route en direction du lac de Roselend. On repère plusieurs coins potentiels pour dormir et on opte finalement sur un parking peu après le barrage (depuis le col du Pré), avec plusieurs places déja prises par quelques camping-cars et vans, et des petits emplacements pour faire du feu. On se cale un peu en hauteur, et c'est pas trop mal. On se pose, je m'étire. Par contre il y a pas mal de moustiques qui rodent. On s'habille pour éviter les piqures et Brice décide de nous faire un petit feu. Cool, j'aime bien le feu, mais je suis vraiment nulle pour en faire moi. En plus, hier, nos voisins faisaient un feu et on était un peu jaloux. Ce soir, c'est notre tour ! Je bouquine toujours mon Ken Follett et prépare le repas du soir : oeuf dur, semoule, beaufort. Un peu la flemme de faire de la gastronomie beaufortaine. Puis on bulle devant le feu, c'est hypnotisant. On boit notre tisane et on enchaine avec la gnole et la liqueur de Dahu. On dégomme aussi la fin de la tommette en chocolat. On l'a bien mérité ce soir. Quelques gouttes tombent et nous pousse à aller dormir dans Beber vers 22h15. Quinze minutes après, une bonne averse nous sert de berceuse pour nous endormir.

Spot du soir, au bord du lac de Roselend 

L'homme fait son feu ! Posés ! Elle est pas belle la vie ?

Un petit dahu dans le feu

 


 Mardi 02 Juin : Parcours Trail à Beaufort

Une bonne nuit de récup' et je me réveille vers 7h30, le soleil est déja présent et apporte une belle douceur matinale. Je sors en silence de Beber et bouquine dehors en attendant que ma bourrique se réveille. On déjeune tranquille face au lac, c'est beau, on profite. On décide de prendre notre temps ce matin. Mais bon c'est bien de se poser un peu mais on va pas non plus rien faire de la journée. On s'active un coup et on redescend à Beaufort pour tester un autre parcours trail proposé. On rachète quelques baguettes de pain au passage. On analyse les parcours et on décide de faire un mix entre le parcours n°9 et le n°10. On perd un peu les pancartes au début et on fait un peu à l'aveugle en checkant ViewRanger mais on finit par se retrouver sur le bon chemin : une route en béton qui monte, qui se transforme en piste puis en petit sentier qui coupe à travers les hameaux. Ca monte, ça monte, je pensais pas que ça monterait autant, et avec la sortie d'hier, autant vous dire que j'ai pas les jambes aujourd'hui. J'ai l'impression d'être face à un mur et que je n'arriverais jamais en haut. Brice est parti devant à son rythme, je dois donc avancer et ne m'en prendre qu'à moi même. On arrive à Roche Noir, puis le calvaire est fini, je suis un joli petit sentier dans la forêt, super agréable à courir. Dommage, ça ne dure que 1-2 kilomètres et ça redescend à travers les alpages, dans les champs de vache (la cheville me remercie). J'arrive au point où je dois décider de reprendre le parcours n°10 ou de couper direct pour retourner à Beaufort. Je suis cuite, mais décide quand même de continuer et m'éloigner un peu de Beaufort et trotter dans des petits sentiers boisers, très sympas. Puis une belle descente avant de remonter un peu et de finir à Beaufort. Au final, une jolie boucle de 12km, 700m+ effectuée en 2h. Parfait pour une journée light.

jolie batisse à Beaufort

Encore pleins de fleurs

[ Parcours Trail à Beaufort (combiné #9 et #10) : 11.6km, 730m+, 2h ]

Je rejoins Brice, on trouve un coin près de la rivière pour la douche du jour puis on se pète des bons sandwichs et tartes de la boulangerie. On est trop cuit pour avoir l'envie de se faire à manger. On mange au bord de la rivière dans le village. Ca cogne fort le soleil. Puis on remonte jusqu'au Cormet de Roselend, on fait une petite balade en voiture dans le coin. Le ciel se couvre, l'orage est annoncé pour la fin de la journée. On décide donc de se poser sur un joli spot avec une magnifique vue sur le lac de Roselend, le rocher du Vent et la Pierra Menta. (pour trouver le spot, c'est le 3ème virage du col du pré, en partant par le bas. Il y a un petit chemin carrossable qui mène jusqu'à Treicol et il y a des petites places sur ce chemin où on peut poser la voiture sans gener le passage.) Il est 16h, on s'installe un peu dehors sur le plaid et le ciel se charge, la pluie commence à tomber. On se réfugie dans Beber pendant 2 bonnes heures pendant lesquelles la pluie sera plus ou moins forte. Les orages éclatent, j'aime bien, c'est beau et puissant. Je bouquine mon livre, quasi bientot fini. Je planifie aussi l'itinéraire pour demain, il reste une balade que j'aimerais faire, c'est un peu dur d'estimer le temps, mais je pense qu'elle sera quand même moins longue que celle d'hier. Je me dis que ça devrait le faire. Brice a des doutes, il doit être fatigué ou je ne sais quoi mais il est un peu braqué. Il doute sur ma capacité de faire ce parcours avant que l'orage éclate (prévu vers 16h demain). Je cherche donc d'autres tours mais j'ai quand même envie de rester sur ma position. Moi ça ne me dérange pas si je chope l'orage pendant ma sortie, j'aime bien courir sous la pluie, je suis pas en sucre. Il est grognon. La pluie s'arrête, on pourrait profiter sereinement de notre dernière soirée dans le Beaufortain, mais l'ambiance est froide. On boit l'apéro, on mange sans trop parler. On s'énerve un peu. Puis l'orage éclate, dans notre relation cette fois. Il rale, me reproche que je ne mets pas du mien, que ça le saoule de m'attendre 30 minutes à chaque descente, que j'ai perdu la fougue de la course à pied. J'enrage intérieurement, mais reste simplement triste et vide à l'extérieur. Ses paroles me blessent et je n'aime pas le ton sur lequel il me parle. Je me ferme, comme d'habitude quand il commence à s'énerver. Oui c'est sur que c'est ma faute si je suis lente en ce moment, si j'ai pas la pêche, si moi j'ai pas trop osé braver l'interdit pour aller courir pendant le confinement, si mon tendon est douloureux, si j'ai peur de me tordre la cheville, oui je suis coupable. Mais il peut de son coté, cadencer son rythme et rester à mes cotés. Il n'y arrive pas. L'ambiance reste glaciale, il rentre se coucher dans Beber, je prends le plaid, mon sac de couchage et admire les moments de nature de ma dernière nuit dans le Beaufortain. La lune se lève derrière la Pierra Menta, de plus en plus blanche, j'admire la beauté de la nature, son calme. La nuit qui s'installe en douceur, le froid qui s'infiltre doucement. J'enrage encore intérieurement et râle. Pas question de partir en vacances en courant ensemble dans 2 mois, s'il est pas content, il ira courir tout seul et moi aussi. Au bout d'un moment, il vient quand même s'excuser. Mais trop tot pour moi, j'enrage encore, je reste fermée. Il repart. Je reste dehors, admire les étoiles. Puis je décide quand même d'aller dormir. La nuit effacera les rancoeurs, si chacun y met du sien le lendemain...

Cormet de Roselend

Spot du soir, pensif ! Belle vue sur la Pierra-Menta

Couleurs de fin du jour

L'accalmie après l'orage hotel 5 étoiles, vue Pierra-Menta en attendant que l'orage passe

Lac de Roselend en fin de jour Lumière du soir

 


 Mercredi 03 Juin : Le lac d'Amour au pied de la Pierra Menta

J'émerge à 6h30 et bouge vers 7h. Je bouscule un peu Brice, parce qu'au final, on a décidé d'essayer de faire le tour que j'avais prévu à la base, mais en partant assez tôt pour pouvoir le boucler avant l'orage. Sans faire vraiment exprès, j'ouvre le coffre un peu tôt, alors il s'énerve et sors en claquant la porte. Mal barré pour que l'ambiance se réchauffe... ça m'attriste encore, et j'ai même pas l'envie de déjeuner. J'engouffre une tartine et remballe. Je suis déçue que notre dernier jour de vacances se déroule dans une ambiance de merde, mais je ne vois pas trop de solution pour changer la donne. On quitte notre joli spot pour poser la voiture près du refuge du Plan de la Laie, sur la route du Cormet de Roselend. On se prépare et à 8h, c'est parti pour la balade. Je trottine jusqu'au refuge du Plan Mya puis alterne course et marche. Les jambes répondent un peu mieux qu'hier. Brice par contre prend assez mal mon ton de blazée et recommence à s'énerver. J'essaie de lui faire comprendre que ce n'est pas en haussant le ton que ça va s'arranger. Il s'énerve et me sors : "bah je fais demi-tour et je rentre moi". Ok. Je préfère 20 fois faire ma balade en solo, plutot qu'avec quelqu'un qui me râle dessus. Je poursuis ma route. Au bout d'une quinzaine de minutes, j'entends une bourrique derrière moi. Il est de retour et s'excuse. De son attitude d'hier et de ce matin. Voilà, c'est pas compliqué d'arrêter de me râler dessus. L'ambiance se réchauffe un peu, doucement. On trotte sur les crêtes en passant par la petite et la grande Berge. ça se court bien, c'est vallonné. On arrive au bout d'une heure près de Treicol et on poursuit vers le col de Presset. ça remonte en douceur en direction du lac d'Amour. C'est le coin des marmottes, on en voit de tous les cotés, avec leur petite queue qui se trimballe, c'est vraiment marrant. On se marre devant leur allure. Et on arrive finalement au lac après avoir passé quelques névés. Waouh, il est beau ce lac d'Amour, au pied de la Pierra Menta. On aurait envie d'y rester, de se faire un pique-nique, une sieste au soleil. Mais on a pas le matos pour ça et il ne faut pas tarder.

Vue sur le Rocher du Vent jolies couleurs au refuge du Plan de la Laie

Traversée du lac par les crêtes

direction la Pierra Menta

Paysage sauvage

ça manque pas d'eau par ici ! Où est Charlotte la Marmotte ?

Pierra Menta

Le lac d'amour caché au sein des montagnes

Panorama sur le lac d'amour et la Pierra Menta

Après une pause de 10 minutes, on redescend en trottant doucement puis en mettant un peu de rythme jusqu'à Treicol. On se retourne et on voit que le ciel est tout chargé au niveau du lac. On a bien fait de ne pas trainer. On décide de faire le retour en passant par le chemin du bas, quasiment au bord du lac. Le chemin est bien roulant, on trotte, on trotte. Le paysage est magnifique. Le chemin du haut était un peu en mode montagne, le chemin du bas est plutot en mode alpage. Je commence à fatiguer un peu. On arrive finalement au bout du lac et on trouve des petits chemins nous évitant de remonter la route du col. On ne l'emprunte que pour le dernier kilomètre et on ne croisera qu'une seule voiture et quelques vélos. Voilà, ma jolie boucle est bouclée : 20km, 1100m+ en 4h, sans se taper l'orage. T'as vu que j'avais raison. Et Brice a quand même avoué qu'il était content d'avoir fait cette balade, parce que c'était vraiment joli. Tout est bien qui finit bien. On se douche dans la rivière juste à coté du parking, brr la petite cryothérapie qui fait du bien, et on installe notre table pour boire un bon petit apéro "limonade-sirop de fraise" et se dégommer un bon plat de riz à la sauce bolognaise. On a même le temps de se faire un petit café avant que l'orage n'arrive.

ça se couvre, 40 minutes plus tard

Retour par le bord du lac

[ Lac d'Amour au pied de la Pierra Menta : 23km, 1170m+, 4h ]

dernier apéro dans le Beaufortain

On redescend sur Beaufort et la pluie tombe dru. Le timing était parfait. On s'arrête faire le plein de beaufort à la petite boutique puis c'est l'heure de rentrer à Thonon. L'avantage avec les vacances dans un rayon de 100km, c'est qu'au moins, on ne met pas très longtemps pour rentrer. On aurait pu faire quelques jours de plus, mais la météo pour les prochains jours ne s'annonçait pas très belle, beaucoup de pluie et d'orages, alors on a préféré rentrer et se poser un peu dans notre petit chez-nous avant de reprendre la routine boulot. Et pour bien clore ses vacances on se commande deux bonnes pizzas calzone à Pizza Fresca, que l'on matte devant un petit épisode de la Casa de Papel.

Grêle au retour à Thonon

Juste après avoir fini de vider la voiture, la grêle !

Voilà, l'épopée de 5 jours dans le Beaufortain se termine là (pour les statistiques : après 105km et 5800m+), c'est l'heure de retourner au boulot et de continuer à arpenter les sentiers chablaisiens avant de repartir courant juillet faire la découverte du Nord du Mercantour.

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