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Récit de mes trails
5 janvier 2020

Vagabondage au Québec - 2ème partie - Le Fjord du Saguenay (rive Nord), Tadoussac et le parc du Bic

Mercredi 11 Septembre

Je me réveille à 6h, essaie de ne pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller mes colocs et file au cabanon-cuisine pour me faire un bon petit déjeuner composé d'un sachet de muesli, une banane, un carré de chocolat et quelques graines. Je me permets aussi de piquer un peu de café déshydraté, ça fait du bien. Je boucle mon sac, tout est prêt et là je me rends compte que j'ai oublié de prendre une paire de chaussettes. La loose, il faut que je défasse tout mon sac pour récupérer cette paire, mais ça fait du bien, une paire toute propre ! A 7h20, c'est parti, je marche le long de la route. Il fait tout gris mais il ne pleut quasiment plus, c'est déja ça. Au bout de 2 minutes le pouce tendu, un pick-up s'arrête. Deux mexicos : Carlos et Santos m'embarquent. Jour de chance on dirait ! Ils vont jusqu'à Saguenay, et veulent bien m'y emmener. Je suis super contente de pouvoir faire cette grosse étape si tôt le matin, je vais pouvoir bien avancer aujourd'hui grâce à eux. Je discute un peu avec le conducteur parce que le passager ne parle pas très bien français. Ca fait 15 ans qu'il vient bosser de mai à octobre au Canada et retourne au Mexique pour l'hiver, au chaud. Apparemment il y a beaucoup de mexicains qui font ça. Ils font les tafs que les canadiens ne veulent pas forcément faire, comme la ceuillette des bleuets ou des pommes ou la coupe des sapins. On fait une pause dans un fast-food avant de reprendre la route et ils me posent à l'entrée de la ville. Youpi, il est à peine 9h. Je fais encore du stop pour qu'un jeune m'emmène au centre ville, au niveau de la gare routière. Je regarde un peu les plans, les bonnes adresses dans le routard et décide d'aller faire un tour à l'office du tourisme pour quelques conseils sur mes prochaines étapes. J'y laisse mon sac avant d'aller me poser au café Cambio. Je donne quelques nouvelles à la famille et déguste un délicieux deuxième petit déjeuner composé de deux belles tranches de pain roties au sirop d'érable, quelques fruits, et un cappuccino à l'érable. Il est super beau et délicieux. Miam, j'adore le Québec ! Ca fait du bien de se poser au chaud, à l'abri et au sec, mais il faut repartir. Je récupère mon sac et passe à la chocolaterie "Bons Délices" simplement pour le plaisir des yeux, cette boutique vend du rêve. Bon ok, j'achète aussi quelques douceurs cmome des bonbons à l'érable, une truffe et des bretzels enrobés de chocolat. Je marche jusqu'au centre ville pour acheter quelques provisions. Ils ont un rayon énorme de bières, ça plairait à Brice ça. J'en achète une aux saveurs de noisette, en plus de tortillas, de l'émincé de saumon-truite, des tranches de jambon, des bananes et une pomme. Je m'arrête aussi dans une petite épicerie pour acheter des tisane, du sucre et de la gelée, le tout à l'érable.

Pain roti et cappuccino au sirop d'érable

confiserie québecoise Le pays de la bière

La pluie se calme, tant mieux, je marche dans le parc de la zone portuaire de Chicoutimi puis traverse le pont avant de retendre le pouce. Un mec s'arrête et m'avance jusqu'à Saint-Fulgence (15km). Ensuite ça se complique un peu, j'attends 30 minutes au bord de la route, sous la pluie. Bien que la vue est sympathique, ça commence à être long. Un couple de jeunes m'embarque enfin mais me dépose 5 kilomètres plus loin. Puis un vieux m'embarque, il va dans son chalet et me propose de venir avec lui, plusieurs fois. Je rétorque que je préfère aller voir le joli petit village de Sainte-Rose-du-Nord, et il me pose au coin de la route qui bifurque vers son chalet. Finalement un jeune homme qui sort du dentiste va jusqu'à Tadoussac et me pose à 2 km du village. Je finis le chemin à pied, musique dans les oreilles, il ne pleut plus. Il semble vraiment cool ce village, posé, en dehors du temps. Je vais directement à l'office du tourisme et demande quelques infos, s'il reste des places dans l'auberge que j'ai repéré. Il semble que oui. Je déambule dans le village, vraiment sympa et arrive à l'auberge de la Rose des Vents. Jolie petite bicoque, accueil sympathique, il reste de la place et j'obtiens un joli petit lit dans un petit coin d'une chambre. J'installe mon bordel, mange mon repas du midi : cheddar québecois, tartare saumon-truite (du tonnerre) et une carotte que j'ai acheté au magasin self-service dans le village en passant. Je ne me pose pas trop parce que j'aimerais aller visiter les alentours avant la nuit. Il est déja quasiment 15h.

Sur la route entre Chicoutimi et Sainte-Rose-du-Nord

A Saguenay Au bord de la route du fjord

Arrivée à Sainte-Rose-du-Nord

maraichers confiants L'auberge de la rose des vents

Dans la salle commune de la Rose des Vents joli coin cocoon

provisions du jour

Je descends au débarcadère au bord du fjord et traine un peu dans une petite boutique. J'achète des cartes postales (que je n'ai jamais posté d'ailleurs) et des tatouages pour Anoa. Je vois un petit sentier qui monte le long du fjord alors je le suis et j'arrive à un premier joli belvèdère. C'est sympa, apaisant. C'est dommage qu'il ne fasse pas trop soleil, mais il ne pleut plus c'est déja bien. Je remonte et passe à l'auberge pour récupérer ma bière avant de monter à un autre belvédère où je compte me la boire tranquillement. Au passage, je vois le musée de la nature. Il est dans le routard ce petit musée décrit comme : "Une vieille dame qui ramasse pleins de tout dans la nature et les utilise pour faire de la jolie déco". Je me dis que ça peut être sympa de passer voir. J'arrive, vois une vieille femme 50m plus loin, vais vers elle, dis bonjour, pas de réponse. Soit elle est sourde, soit elle est dans son monde, soit les deux. Tant pis, je rentre dans la maison-musée et fais le tour de 2-3 salles de cette étage, c'est vrai que c'est joliment fait. Je regarde le livre descriptif du musée et la femme arrive. Je discute un peu avec elle et elle me dit que le musée est payant, qu'il faut payer 10$ pour visiter. Ca m'agace un peu. C'est marqué nul part, dans le routard, ils décrivent ça comme une dame passionnée par la nature et faisant ça par plaisir. J'ai franchement pas envie de payer. Encore si c'était un truc du style "Donnez ce que vous voulez" bah j'aurais peut-être pu lacher 10$ oui, mais là d'imposer de la manière dont elle l'a fait, ça m'a énervé. Je repars de suite et continue ma route jusqu'au belvédère, mon objectif de ma balade, pas ce musée. Je déambule dans la forêt, je croise une famille qui repart du belvédère et je l'atteins. C'est super joli cette vue sur le fjord, en plus je suis seule, c'est agréable. Je sirote ma bonne bière tranquillement en admirant le paysage. Puis je redescends dans la village et me mets à picorer les décorations : il ont mis des bacs de plantations comestibles un peu partout dans le village : des tomates cerises, des pois-mange-tout, des petits pois, du chou frisé. Je trouve le concept vraiment super et savoure les petits pois crus. Je repars dans une autre direction, vers l'Anse de la Descente des femmes et retrouve une autre petite crique du fjord. Je m'y pose 5 minutes à simplement observer et apprécier le paysage. Les feuilles des érables commencent à changer de couleurs, c'est beau. Puis je repars définitivement vers le village, il est bientot 18h, le jour commence à s'éloigner. Je trotte un peu dans la descente pour aller plus vite. Sur ma droite, j'aperçois un homme avec un enfant et un chien. Ils me font coucou, je m'arrête, souris et fais coucou aussi. Puis l'enfant se met à crier : " Tu t'appelles comment ? " alors je réponds au loin : " Lou " et lui continue : Tu t'appelles comment ? " Je renchéris : " Lou et toi ? " et j'entends " Lou " aussi. Ca m'interpelle un peu et je décide d'aller les voir, la communication sera moins compliquée qu'à 100m d'écart. Ca me fait rire cette situation. Je traverse le champs et patauge dans la boue pour aller les voir, leur chien me saute dessus (Aaah c'est pas comme si j'avais qu'un seul pantalon) et on se met à discuter. Je leur dis que je m'appelle Lou, et le petit me dit qu'il s'appelle "Luz". C'est pour ça qu'au loin j'avais l'impression que c'était Lou aussi. Bref, anecdote très marrante, on papote 2-3 minutes puis ils repartent dans leur maison, je repars à l'auberge pour prendre une bonne douche chaude et me poser un peu dans le salon pour écrire. Vers 20h, je décide d'aller voir le resto "Rose Café" au bord du fjord pour aller casser la croute. La serveuse est un peu bizarre et il y a un mec qui squatte à ma table pour discuter avec elle, ça m'enchante pas trop mais j'assume sans rien dire. Je prends une salade au saumon, très bonne mais quand même 21$. Je repars et discute un peu de mes plans à l'auberge avec l'hôte. J'hésite entre aller à la baie de Sainte-Catherine, où parait-il, les belugas sont sur la plage, ou de tirer directement à Tadoussac. Elle me conseille Tadoussac, sachant que je suis en stop, ça sera plus simple que Sainte-Catherine, et en plus, les belugas sont déja repartis à cette époque. Ok, c'est décidé, demain direction Tadoussac ! Je discute avec deux jeunes bretonnes dans le salon commun, elles se déplacent en taxi, puis file au lit après cette journée bien remplie. 

petite table paisible au bord du Fjord Musée de la nature

IMG_5990 Apprécier une bonne bière avec une belle vue

Aménagement comestible ! Aménagement comestible ! 

jolies nuances de vert route du Totem

La anse de Sainte Rose du Nord

Lien Garmin : les belvédères de Sainte-Rose-Du-Nord

Jeudi 12 Septembre

Une bonne nuit de sommeil dans un lit tout cocoon, ça fait du bien même si j'ai un peu froid. Je me réveille vers 6h, range tout mon bordel et décolle à 6h30, on perd pas de temps ! Je tends le pouce sans grande conviction, pensant me taper les 3kms pour retourner à la route principale en marchant, mais je tombe sur une mère de famille qui va bosser à Chicoutimi et qui m'avance sur cette petite portion. Cool, la chance est toujours avec moi. J'ai la banane (d'ailleurs j'en mange une pour l'occas'). J'attends encore une dizaine de minutes le pouce levé et un homme m'embarque. Un ancien flic à la retraite, il se dirige vers Sacré-Coeur, on papote pas mal et il décide de m'emmener directement à Tadoussac, il me montre les petits sentiers pour se balader et me dépose devant l'épicerie à ma demande. Trop gentil. Je suis contente d'être déja à destination à même pas 8h. Je vais pouvoir profiter pleinement de la journée. Je suis même trop en avance pour avoir des infos à l'office du tourisme qui n'ouvre qu'à 9h. Je me pose alors dans une petite boulangerie "A l'emporté" et me fais un bon petit café avec deux viennoiseries tout en papotant avec une touriste qui va faire la sortie baleines aux Escoumins. Je passe à l'office et après quelques réflexions je décide de dormir à l'auberge de jeunesse dans un dortoir plutot que dans le camping parce que ça pèle bordel ! Et les tarifs du dortoir sont relativement correct : 28$ la nuit, ça serait dommage de pas en profiter. Pour avoir le code wifi, il faut payer 1$ ou alors aller discuter avec les gens pour qu'ils te le donnent. Je trouve que c'est une bonne stratégie pour forcer un peu la communication. Je booke une chambre puis je visite tous les petits sentiers cachés de Tadoussac, il y en a partout, c'est sympa pour visiter la ville. J'installe tout mon bordel sur mon lit, fais une petite lessive de tee-shirt puis m'équipe en mode trail pour aller gambader sur le sentier du fjord.

chemin de Tadoussac  Centre d'observation de Tadoussac 

Tadoussac : porte du Fjord 

Pas de baleines en vue Le Saguenay

Tadoussac : porte du Fjord Chambre à l'auberge de Tadoussac

Cétacébon ! J'adore ces petits chemins de bois

une pause s'impose 

Lien Garmin : Les sentiers de Tadoussac

Je m'épluche une carotte et me fais 2 tortillas au jambon comme encas et c'est parti. Le sentier du fjord, de Tadoussac jusqu'à Sainte-Catherine fait 42km. Je suis presque tentée de faire l'intégrale et de me démerder pour rentrer ensuite à Tadoussac mais je me dis que ça fait un peu too-much, je me contente de faire un aller-retour de 20km. Après reflexion, j'aurais peut-être pu essayer de faire un aller de 20-30 km et ressortir sur la route et rentrer en stop, mais je l'ai pas fait. Je commence principalement en marchant, je profite du paysage, c'est beaucoup en forêt. Au bout d'un kilomètre, je débouche sur une jolie anse, la anse à la barque. C'est marée basse, j'approche un peu de l'eau, c'est magnifique. Puis je continue mon chemin, ça monte un peu, on prend de la hauteur et j'arrive sur un joli plateau de grandes pierres avec une vue dégagée sur le fjord, des petits cairns de temps en temps, des petits arbres. C'est génial. Je continue encore ma route, trotte sur les sentiers forestiers, m'amuse, prends des photos, me parle dans ma tête, me fais des réflexions, tout un monologue sur ma vie, sur mon voyage. Je me dis que je noterai tout ça dans mon carnet ce soir parce que je trouve ça beau et intéressant ce que j'invente, mais finalement je n'ai rien noté et j'ai tout oublié. J'arrive au niveau de la Anse à la boule, 10km. Je pense que c'est déja pas mal. Il y a des places de camping aménagé, je vois que deux mecs ont dormi ici. Je suis un peu jalouse, c'est vraiment beau et j'aimerais bien dormir là moi aussi. Mais il aurait fallu venir avec tout mon barda. Je le saurai pour la prochaine fois. Je prends un petit sentier et me pose au bord de la falaise avec la vue sur le fjord. J'observe, attentivement pour voir des belugas, des baleines ou des dauphins. Je vois rien ! Je mange une petite barre et rebrousse chemin. Je cours un peu plus au retour, parce que je commence à avoir faim et envie de me poser. Au final, cette jolie balade fera tout de même 20km avec 800m de dénivelé, le tout en 4h.

C'est parti pour explorer les sentiers du fjord La Anse à la barqueLa Anse à la barque

chemin verdoyant petits sentiers cailloux

Simple mais grandiose

Je prends de la hauteur pour admirer la vue J'aurais aimé poser ma tente ici...!

paysage typique québecois 

l'automne arrive l'automne arrive 

calée ! jolie feuille

petite macro joli érable

Lien Garmin : Le Fjord du Saguenay - coté Tadoussac

Je repasse à la boulangerie et me pète un croissant au jambon mais je suis un peu déçue. Je retourne à l'auberge, engouffre mon petit paté. Une valeur sure ces patés ! Je discute avec deux lyonnais, en stop aussi, pour leur piquer le code wifi, puis je file à la douche. Le soleil est au rendez-vous aujourd'hui, mais les températures commencent à chuter vers la fin de l'aprèm. Je me pose sur une table dehors au soleil pour faire sécher mes habits et écrire ma journée. Je refais un tour à l'épicerie, j'ai envie de légumes, j'achète des carottes, des champignons et ... un chou-fleur. Je voulais prendre de la salade mais elle coutait une blinde, alors que le chou-fleur était en promo. Sur le moment, j'ai pas réalisé qu'il faudra que je me le trimballe mon chou-fleur dans les jours à venir...! Ca m'a bien fait rire d'être aussi bête. Ensuite, j'ai une bonne crise de bouffe, et j'ai froid. Je dégomme un petit saucisson, bof, le paquet de fromage, bof, la tourte au saumon, les champignons, un sniker. Je suis KO et ne sais pas trop quoi faire. J'hésite entre aller sociabiliser autour d'une bière à l'auberge ou faire mon asocial et rester dans mon coin. Je discute avec mon coloc de chambre, un mec sympa, puis décide d'aller me faire une tisane au bord de l'eau sur la plage. En plus c'est la pleine lune, c'est super beau et apaisant. Manque de pot, l'épicerie (ouverte jusqu'à 22h) est sur mon chemin. Je dégomme à nouveau un bounty et un paquet de mix-trail (des graines et des smarties). Je fais ma tisane et bouquine face à la lune, c'est magnifique. Vers 21h, je rentre à l'auberge, discute avec les deux bretonnes du dortoir. On papote pas mal, puis elles vont à la douche et moi je m'effondre et ne tarde pas à m'endormir malgré la musique très festive qui fait la réputation de l'auberge.

Moi et mon chou-fleur, toute une histoire

 

Vendredi 13 Septembre

Je me réveille à 5h40, prends une petite douche, remballe mon bordel en essayant de ne pas faire trop de bruit (et en essayant de caler mon chou-fleur dans le sac) avant de déjeuner deux petites tortillas fourrées à la pate à tartiner au beurre de cacahuètes et à la confiture de bleuets. Je repasse à la boulangerie mais ils n'ont pas encore fait les petits patés. Dépitée, je me réconforte avec un chausson aux bleuets que j'engouffre. A quasi 5$, je l'apprécie ce chausson. Je me pose à l'intersection de la route principale, tends le pouce, attends et espère. Il est encore tôt et il y a vraiment peu de voitures. En plus ça pèle car le soleil n'est pas encore levé. J'ai de la chance, une jeune fille qui habite Tadoussac et bosse à la ZEC aux saumons aux Escoumins m'embarque. J'hésitais à m'arrêter aux Bergeronnes ou à Cap Désir pour visiter un peu, mais je préfère assurer le coup et prendre le bateau de la traversée du Saint-Laurent ce matin. On arrive aux Escoumins à 7h30, devant l'épicerie. Je traine dans la superette, et repars avec une orange et un bircher. J'ai une dalle d'enfer, je mange tout ça face au fleuve avec le lever de soleil sur la marée basse. C'est beau, mais ça gèle des mains. Je file me réchauffer au café Kiboikoi recommandé par le routard. La serveur est toute seule à cette heure, elle fait un peu de ménage et je lui prends un café-filtre qu'elle finira par m'offrir. Merci ! On discute un peu, je lui fais part de mon idée de traverser et d'aller visiter le parc du Bic. Elle me suggère de demander directement aux gens sur le bateau, il y en aura bien un qui voudra bien me déposer au parc. C'est une bonne idée. Elle me suggère aussi l'Ile Sainte Barnabé, en face de Rimouski. C'est une petite ile complètement piétonne et ça peut être sympa de passer la nuit là bas. Je commence à réfléchir à mon itinéraire. Je n'ai pas trainé mais il ne me reste plus qu'une semaine et je sens que faire toute la Gaspésie va être compliqué. Je voulais faire une escale au parc National de la Gaspésie, au parc Forillon, à Percé avant de retourner vers Québec. Je réfléchis et me dis que je vais peut-être couper le bout de la Gaspésie et stopper à Saint-Anne des Monts. Un peu déçue, mais c'est le choix que j'ai fait, de ne pas louer une voiture et d'être dépendante des gens, forcément ça prend plus de temps. Pour le moment, la journée ne fait que commencer et ma prochaine étape c'est la traversée. Je fais demi-tour, relonge la plage et passe par la poissonnerie, où j'achète du paté (logique), avant de prendre un petit chemin qui me mène au débarcadère. Je suis en avance, mais je m'enregistre pour la traversée et laisse mon sac dans la voiture d'un garde cotier avant d'aller refaire un tour du coté de la réserve Essipit. Il y a pleins de petits chemins pour retourner dans le village et ils préparent le terrain pour une course à obstacle qui a lieu demain. Ca me donne envie d'y participer, mais demain, je serai déja loin. Je me pose sur les cailloux face au fleuve en attendant l'heure du bateau. Je scrutte l'horizon mais je n'aperçois aucune baleine.

pain aux bleuets, miam miam petit café au Kiboikou aux Escoumins

lever de soleil aux Escoumins

Prête pour la traversée En route moussaillon !

Lien Garmin : Avant la traversée - Balade aux Escoumins

A 10h50, on embarque, je paie mon billet : 22$ pour l'aller de 90 minutes jusqu'à Trois-Pistoles. Je discute avec un couple de touristes, ils vont comme moi au parc du Bic, alors je leur demande de m'y déposer. Check, voiture ok, je peux profiter de la traversée sans soucis. J'observe le fleuve, sors mes petites jumelles que Nata m'a offerte et vois pas mal de belugas, des sortes de gros dauphins tout blanc. Je vois aussi des bancs de dauphins, mais toujours aucune baleine. Je crois que c'est foutu pour les baleines. Je n'avais pas envie de faire ces sorties organisées, tous serrés dans un zodiac. D'un coté, je trouve ça cool parce que tu es quasi assuré de voir les baleines, d'un autre coté, je trouve ça un peu malsain et chiant d'être tous entassés. Et bon, ça te prend une journée entière et c'est pas donné donné. Je prends le temps, écris, bouquine, mange une tortilla au paté, une carotte. Puis on arrive doucement de l'autre coté du fleuve, vers 12h50. Je rejoins mes chauffeurs, des bretons de Rennes, on papote un peu et il me posent au parc du Bic. J'achète ma place de camping (35$ Ooh), et squatte la voiture de deux autres bretons, Mickael et Ellie jusqu'à mon emplacement n°50 du camping du Rioux. J'installe le camp, c'est pas donné mais c'est vraiment sympa ce petit coin de camping, avec une table, un fil à linge et même un emplacement pour faire du feu. J'engouffre deux nouvelles tortillas au paté-chou fleur puis je suis parée à arpenter les sentiers de ce parc du Bic. Je cours de tous les cotés sur quasi tous les petits sentiers de la pointe du Parc. Je gambade, doucement au début, puis la forme revient petit à petit. Je me ramasse en trébuchant sur une racine au passage. Certains sentiers sont vraiment magnifiques, dont un coup de coeur : le joli sentier tout marron bordé par des touffes de mousses vertes éclatente, entouré des beaux arbres grisonnant. C'est magnifique. Je m'arrête de courir pour apprécier le paysage. Je regarde les anses, passe au Cap à l'Orignal, retourne à l'anse à Mouille-cul et observe les phoques à la Fourche à Louison. C'est trop mimi. Je papote aussi avec un touriste 5 minutes puis repars en courant en direction de la Pinède pour un dernier point de vue avant de retourner au camp après 14km en 2h. Je voulais passer par l'épicerie mais manque de pot, il est pile 17h03, ils viennent de fermer. Tant pis, tu boufferas du chou-fleur ce soir. Je voulais aussi monter au Pic Champlain, mais j'ai une petite baisse de motivation et il commence à être tard, ça rajouterait une bonne dizaine de kilomètre et je n'ai pas trop le courage. Tant pis, la leçon que j'ai appris au Canada, c'est "On ne peut pas tout faire, il faut simplement faire les choix que tu penses être les meilleurs, et les assumer". J'ai même un peu la flemme de prendre une douche, elles sont loins et payantes. Je me rafraichis à la lingette, ça suffira, puis remets toutes mes couches car le soleil commence à se coucher et le froid arrive en douceur. Je prépare un petit sac pour aller voir le coucher de soleil sur la baie des HaHa et je croise les deux bretons qui m'ont conduit à midi. Ils me proposent une bière, je leur propose d'aller la boire au bord du fleuve. Merci pour la corona les mecs ! On discute un peu, c'est sympa. C'est le genre de rencontres que tu ne fais pas forcément si tu voyages à plusieurs, tu as plus tendance à t'ouvrir aux autres quand tu es seule, et j'aime bien ces rencontres, tu découvres, discutes 30 minutes, 1h puis tu te sépares. Le soleil se couche mais il y a une bande de nuages qui gachent un peu même si c'est joli quand même. Par contre les moustiques sont à l'affut et il fait vraiment frais, j'ai hâte de me blottir dans mon sac de couchage dans la tente tout à l'heure. On se dit au revoir et je file au camp pour me faire un petit repas : soupe de carottes-curcuma, tortilla sardine-moutarde, chou fleur. Simple mais efficace. Le froid arrive, vite, je fais un peu de vaisselle et file dans ma tente. Je grignotte mon mix de graines aux smarties et me fais un bon dodo après une petite lecture.

Mon chemin coup de coeur

plus joli qu'un tapis rouge !

Joli paysage au parc du Bic Petite vue d'en haut

sympa le camp de base au parc du Bic Corona du soir

joli coquillage de la plage du Bic

Lien Garmin : Sur les sentiers du Bic

 

Demain, un nouveau jour plein de surprises et de rebondissements...


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