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Récit de mes trails
10 octobre 2019

Trail du Petit Saint Bernard - 06 octobre 2019

Le Trail du Petit Saint Bernard... Celui là, ça fait plusieurs années que je le vois, qu'il me démange, il a l'air magnifique, sauvage, mais relativement dur. Avant, 40km à environ 2000m, ça me faisait peur donc j'attendais de progresser. Ensuite j'ai eu d'autres occupations à cette période de l'année, mais là c'est bon, j'y participe ! En plus, Popo, ma copine rivale est aussi sur le 40km, une occasion de nous départager. Manque de pot, elle se fait la cheville le week-end d'avant sur le Trail des Aiguilles Rouges et ne prendra pas le départ de la course.  Le week-end arrive, j'ai bien analysé le parcours : un départ d'un kilomètre plat, suivi de 7km de descente. Puis une première longue ascension de 10km-700m+, petite descente, et seconde montée de 600m+ sur 3km, plus coriace. Encore une belle descente de 6km et un dernier bon coup de cul avant de finir le tour avec 5km de descente et retrouver le col du Petit Saint Bernard. Sur le papier, c'est parfait pour moi. Mais ça fait quelques mois que j'ai perdu le goût de la compétition. Je suis une droguée, je n'arrête pas d'avoir envie de m'inscrire, de courir, mais une fois dedans, la motivation n'est pas vraiment là. Je profite du paysage, surtout que là c'est vraiment magnifique, mais je n'ai pas la hargne de la gagne, l'étincelle de volonté qui te transperce quand tu accroches ton dossard. Encore une fois, je ne serais pas ultra motivée, mais j'ai quand même passé un bon moment. 

Tout commence le samedi; un week-end, ça passe beaucoup trop vite. Surtout quand tu prends le bateau pour aller à Lausanne, puis le train pour retrouver ma bourrique qui bosse le samedi à Vevey. J'en profite pour découvrir une nouvelle chocolaterie "L'instant chocolat" en suivant les recommandations de mon collègue Robin, miam ! Je retrouve Brice à SportXX vers 15h30, me balade dans son magasin en lorgnant sur les beaux habits "The North Face" et à 16h, on est parti. On récupère Beber et on file. Martigny, Chamonix, tunnel du Mont Blanc, on commence à connaitre un peu. On s'arrête à La Thuile, un petit patelin après Courmayeur, à 20min du col du Petit Saint Bernard. On décide de se faire un petit resto pour éviter de manger dehors à la fraiche et pour profiter de la bonne gastronomie italienne, parfaite pour une veille de course. On déambule dans la ville, ya pas grand chose d'ouvert là dedans... On trouve donc un petit resto-pizzeria : La Maison de Laurent et on s'y installe à 19h. On hésite entre des pates et une pizza, ça sera donc des pates ET une pizza (pour deux). Bah oui, il faut quand même faire le plein de féculents, on a 40 bornes demain. Brice opte pour les tagliatelles aux cèpes et moi pour des traditionnels spaghettis tomate-basilic. Un délice. Brice cède à la tentation et on commande une pizza 4 fromages en plat de résistance. Elle est délicieuse. On va pas pousser le vice plus loin et on ne se prend pas de dessert (de toute façon, il n'y avait pas de tiramisu). Après ce bon repas, et cette journée bien remplie, je suis complètement éteinte, cuite. On pose Beber sur un parking et au lit, tout confort avec les deux couettes pour être bien au chaud.

Pasta italia !

Le réveil sonne à 6h. On a trop bien dormi, Beber c'est le luxe ! On se regarde et on se dit "On est bien là quand même, si on restait là?" Mais nan, c'est une blague, allé ! Hop, on se met en tenue et on prépare le petit déj dehors. Il fait 3°C mais ça va, ça se supporte bien. Tartines de pain, pates à tartiner aux graines, on finit de préparer les affaires et on monte au col du Petit Saint Bernard. On arrive vers 7h10, le temps de se garer, de retirer le dossard (aucun cadeau de participation, snif), de retourner à la voiture, d'hésiter perpétuellement entre le short ou le collant pour moi, entre le tee-shirt simple ou technique/manche longue pour Brice, de retourner à l'hospice pour s'alléger avant course, et le temps file. On retrouve aussi Popo qui essaie de nous motiver mais ça marche pas tant. J'aimerais avoir la hargne pour elle, mais ça vient pas. On rentre dans le sas avec le contrôle du matériel obligatoire et un dernier briefing est donné. Au final, coté tenue, j'ai fait plutot light, j'ai opté pour le short en supposant que le soleil allait arriver, et en haut, un petit débardeur pour bien couvrir le corps, avec un tee-shirt par dessus, des manchettes et mon kway. Un tour de cou, un bandeau et des gants pour le départ. J'ai pas froid, mais vu qu'on commence en descente, il va pas faire très très chaud. Un dernier bisou à Brice, et le départ est donné, c'est parti. On s'était un peu rapprochés de la ligne de départ, mais apparement pas assez, les gens n'avancent pas et c'est pas facile facile pour doubler, mais ça se décante quand même rapidement et je peux courir à mon allure sur ce premier kilomètre roulant. Je tourne la tête à gauche, roooh, c'est trop beau. ça fait 300m qu'on est parti, mais j'ai déja envie de faire des photos. Allé hop, c'est pas une petite photo qui va changer grand chose, je sors le tel, mais avec le froid et l'effort, il faut toujours l'essuyer 2-3 fois et attendre quelques secondes avant que l'objectif ne soit pas embué et que les photos ne soient pas floues. Hop, c'est dans la boite, je repars sur mon petit rythme. On attaque la descente, sur du petit chemin d'alpage au début, pas très roulant, puis sur de la piste, c'est plus mon terrain ça. Après les 4 premiers kilomètres en 5-6'/km, j'accélère un peu pour faire du 4'45/5' sur les 4 kilomètres qui suivent. Je rattrappe Jessica (Denais-Gas) que je croise souvent sur les courses et on papote un petit peu. Elle a fait la CCC et elle est encore un peu capout apparemment, mais là elle a un bon rythme et on reste ensemble dans la fin de la descente et sur le petit coup de cul qui suit. Oui, on a déja fait 8km, je les ai pas vu passé : 45 minutes de course. 

C'est parti, la journée s'annonce belle A la queue-leu-leu sur les sentiers

La descente du début est finie, c'est parti pour la première ascension, et surement la plus dure mentalement. Ca commence par un bon petit coup de cul, pendant lequel je me mets derrière Jessica et suis son rythme, ça sert à rien de se cramer dès maintenant. On prend 120m+ sur environ 500m, ça tirote dans les mollets, dans la vessie et le bas du ventre. Déja, pourtant je suis allé aux toilettes. Je guette des coins pour s'arrêter, ya rien aux alentours. Je me dis que ça va passer, et ça passe, heureusement. On retrouve un petit bout de plat ou j'abandonne Jessica et c'est parti pour la longue montée de 9km/700m+. Ca veut dire que ça va être long. C'est pas très pentu, surtout au début, la pente se corse au fur et à mesure : on prend respectivement 12, 53, 72, 97, 102, 124, 105, 78, 46m à chacun des kilomètres. Sur le profil, ça se voit pas trop que c'est crescendo, alors si tu regardes ta montre et que tu vois que tu mets de plus en plus de temps pour chaque kilomètre, tu déprimes un peu. En plus, tu es de plus en plus haut en altitude, donc c'est de plus en plus dur. Au départ, je me motive à courir (surtout qu'il y a une petite brune devant qui me nargue et qui sourie pas trop). Puis je m'autorise 100m de marche tous les 500m de course environ. 150m tous les 300m, etc... Jusqu'au moment où je marche plus que je ne coure. Mais je ne suis pas la seule. La petite brune aussi à abandonner la course et a sorti ses batons. Une autre fille me double aussi, elle a l'air bien. Tant pis. On passe à un ravito, vers le 15ème kilomètre, le plus gros est fait. Je pique un petit morceau de cake mais ne m'attarde pas plus. Je continue ma route, trotte quand c'est "plat", et marche de temps en temps. La vue est magnifique, de tous les cotés. C'est frustant parfois, parce que quand il n'y a qu'un seul point d'intéret, bah c'est le focus principal de la photo. Mais quand c'est le panorama à 360° qui est beau, bah tu sais pas trop où fixer l'appareil, et ça rend jamais aussi bien que par la prunelle de tes yeux. C'est la conclusion à laquelle j'arrive au col de Chavannes après 18km, 1000m+ et 2h10 de course. Parce qu'on découvre l'autre coté de la vallée et la vue sur le Mont Blanc en prime. JUST WAOUH... Je souffle un peu, fais une petite video (mais il y a deux gars à coté qui parlent un peu trop fort), prends quelques photos. Par contre il y a du vent, ça souffle et ça rafraichit. Et bon, on est quand même dans une course, on est pas là pour acheter du terrain (comme dirait Brice) ! Je reprends la route après une petite photo de moi en premier plan du Mont Blanc (merci PhotosSports même si j'ai pas acheté vos photos, parce qu'à force, le budget trail devient vraiment énorme).

En route vers le col de Chavannes

Dans la vallée On y est presque (au col de Chavannes)

Cette sensation, quand ça fait plus d'une heure que tu montes et que tu te dis, cool, c'est la descente maintenant ! Tu la connais ? Et tu sais qu'une fois sur deux, tu regrettes d'avoir dis ça. Parce que oui, la montée c'est dur, mais la descente c'est parfois pire. On est en dévers, sur des caillasses gelées qui glissent. En plus de ça, les mecs que j'ai doublé dans la montée ont une bouffé de testostérone et se disent "Descente, à FOOND !" et ils te collent au cul, sans forcément dire que tu les gènes, mais ils le pensent tellement fort, que tu le sais au fond de toi, que t'avances pas assez vite pour eux. Eh ben, ils avaient qu'à accélérer dans la montée ! Bref, je galère sur cette portion, dérape, tombe plusieurs fois et avance au ralenti. La petite brune et une autre fille me double, tant pis, j'ai pas envie de tomber et de me faire mal. Le vent souffle, il fait fresh. Je me demande ce que je fous là. Mais la vue est magnifique, derrière le Mont Blanc se dresse, devant les couleurs jaunies de l'automne avec le ciel bleu, les touches de neige et les nuages blancs, splendide. Mais j'ai plutot intérêt à regarder mes pieds. J'avance en silence, je tombe, on me propose un baton. Mais non j'en veux pas de votre baton, sinon j'aurais pris les miens ! Puis la descente s'arrête, on est de nouveau sur du plat, dans de la caillasse, un peu moins galère. Puis on remonte un peu et on atteint le col de la Seigne où on se fait pointer pour la première fois. KM 21, 2h40. J'ai mis presque 30 minutes pour faire 3km. Dur ! 

Magnifique ! (au col de Chavannes) Le beau massif du Mont Blanc

Descente un peu glacée Vers le col de la Seigne, ça souffle !

Allé, j'espère que ça sera un peu plus palpable pour la suite du parcours. On attaque une jolie descente en direction du refuge des Mottets : environ 3km  pendant lesquels on perd 500m d'altitude. Le début est très boueux mais je m'en sors pas si mal et réussis à me lacher et à doubler les deux gonzesses. J'assure, déroule tout en gardant le controle dans certains passages boueux, mais globalement, je me fais plaisir sur cette descente. Cool ! Le spectacle des montagnes est toujours aussi beau en tout cas. Arrive l'endroit où les relais changent de coureur, on stop la descente pour monter un mini coup de cul puis redescendre dans une autre direction pour attaquer la montée de col de l'Ouillon. On est au 24ème, 1200m+ avalé, 3h de course. C'est parti ! Ca grimpe vraiment bien et mentalement c'est assez impressionnant parce qu'on voit le sommet du col, et on voit les coureurs en train de monter, tels des petites fourmis à la queue-leu-leu. Ca fait peur, mais finalement les 3km-600m+ passe, petit à petit, même si je mets quand même 50 minutes pour atteindre le col (et avec une pause pipi quasi en plein dans le chemin, j'en pouvais plus, désolée aux deux mecs qui m'ont doublé pendant que j'étais accroupie en leur disant : "allez-y simplement, juste ne me regardez pas !").

Redescende dans la vallée

La montée du col de l'Ouillon Le col de l'Ouillon, c'est tout là haut ! 

Les photographes nous attendent en haut, on est pas sur notre 31 après cette montée ! Je respire un peu, prends une photo parce qu'on découvre un nouveau paysage magnifique. Je repars en petit trot, le temps de reprendre le rythme de descente, que les jambes se réhabituent et profite de la descente tout en respirant pour ne pas choper de points de coté ou de mal de ventre. Je rattrape quelques coureurs et j'arrive au ravito du 31ème kilomètre après 4h25 de course. Je pique un bout de cake et ne m'attarde pas plus parce que je sais que je vais ralentir dans les prochaines minutes. On a une petite pente après le ravito pour repartir sur du chemin roulant pendant 1-2 kilomètres, face à ce qui nous attend. Un mur droit devant ! Je croque dans ma barre à la banane pour reprendre des forces, même si ça ne fait pas effet immédiat, ça me redonnera des forces pour les 5 derniers kilomètres de descente. 33ème kilomètre, c'est parti, on attaque ce dernier mur. Pas à pas, je rattrape deux gonzesses en relai. Puis monte à mon rythme. Pas très rapide mais pas si lent puisque je ne me fais rattraper par personne. Je ne double personne non plus je crois. Mais au final, ça passe relativement bien et vite. Je checke la montre au fur et à mesure, m'amuse à calculer combien je monte de D+ en 1min : environ 10-15m. J'estime être en haut vers 5h15, en tout cas, je l'espère, comme ça, j'aurais le temps de redescendre et d'être largement dans mon objectif. J'arrive finalement au bout de cette montée, pffou. 5h15, bon timing ! La fin de la grosse montée ne signifie pas arrivée au col de la Forclaz : souviens toi de ma phrase fétiche : "Quand tu crois que t'y es, il reste toujours encore un petit 5% ou 10% !" mais c'est pas grand chose, ça permet de marcher tranquille pour reprendre des forces et attaquer à fond la descente. 

retour vers le vallon de Versoyen Dernière montée au col de la Forclaz 

C'est parti, je reprends mon petit rythme et double même 2-3 mecs au passage. Je pense à bien respirer et checke la montre pour estimer mon allure. C'est pas mal, à ce rythme, je devrais arriver entre 5h45 et 6h. Encore faut-il ne pas tomber ! Je continue et aperçois Popo assise dans un virage. Elle m'attendait et elle court avec moi pour m'encourager, c'est super sympa. Mais je parle pas non plus trop trop parce que sinon je vais choper un point de coté. On passe un petit coup de cul et le petit sentier single d'alpage se transforme en piste, ça permet de dérouler encore plus, hop hop hop on lache rien. On voit au loin les voitures garées à l'hospice se rapprocher tout doucement, puis l'arche d'arrivée. La descente est finie, il reste un joli petit coup de cul pour finalement franchir la ligne d'arrivée en 5h47min, 7ème femme et 97ème au scratch. Je retrouve Brice qui papote au ravito, il a mis 5h23, une minute de moins que l'an dernier, c'était un bon test pour savoir si son mollet tenait la route ! Dès que tu t'arrêtes, le petit vent te glace vite le sang, on file à la voiture pour se rhabiller (pas de douches apparemment) et on retourne à l'hospice pour déguster la fameuse tartiflette, debriefer de la course avec Olivier qui attend sa Nath', papoter avec Mylène, qui est aussi à Evian Off Course (club dans lequel je viens de m'inscrire). On retrouve également Popo et Eddy qui vient d'arriver de son 60km et on ne traine pas trop pour rentrer à la maison, ya de la route ! (sans oublier de passer acheter une bonne dose de beaufort à Bourg-Saint-Maurice)

Tartiflette !

lien Garmin : https://connect.garmin.com/modern/activity/4130452222, parcours sur TraceDeTrail : https://tracedetrail.com/fr/trace/trace/98524

résultats :trail_du_petit_saint_bernard_40

diplome

parcours topo

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