Tizi N' Trail 2019 - 1ère étape - du lac Lalla Takerkoust à Aouzar

Vendredi 22 Mars 2019

Après une courte nuit, j’émerge vers 6h, me fait discrète et descends déjeuner vers 7h. J’adore les buffets des hôtels, il y a tellement de choses ! Je prends tout ce qui me tente, je suis un peu déçue de la psemen un peu sèche et les viennoiseries mais conquise par les petits cakes. Je tente le jus de betterave (assez spécial à vrai dire), bref, je ne me retiens pas, quitte à être un peu lourde pour la course, mais on a quasi 4h pour digérer tout ça. 
On finit de ranger les affaires et on prend un bus qui nous amène au lac Lalla Takerkoust, à 45 minutes de Marrakech. On découvre les alentours, c’est magnifique ce lac ! On nous offre un petit thé d’accueil, on remplit les camelbacks, la journée s’annonce chaude et ensoleillée, ça fait du bien. A 10h c’est l’heure de la séance de de taï-chi de maître Randy. Enfin pas de taï-chi ce matin, simplement des mouvements d’échauffement. Beaucoup se prennent au jeu la première séance et ça met dans l’ambiance. Moi ça m’apaise et me vide de faire ces mouvements. Tu es en suspens et tu ne penses plus à rien à part faire les bons mouvements et parfois ce n’est pas si évident. Pourtant quand on regarde Randy ça semble si simple ! 

 

 

 

Allé une dernière pause pipi et le départ est donné vers 11h. C’est parti pour le Tizi N'Trail 2019 ! C’est la journée la plus roulante des 3 étapes aujourd’hui, et c’est le premier jour. L’atmosphère "course" fait pousser des ailes mais je pense que beaucoup vont regretter d’être parti si vite. J’essaie de ne pas m’emballer mais forcément je suis pris dans le flux des 150 personnes qui s’élancent. Je me retiens quand même un peu mais les premiers kilomètres se font à 12km/h. C’est pas si rapide vous me direz mais quand on sait qu’on doit enchaîner 3 jours, il faut savoir gérer toutes les courses, et ça veut dire aussi ne pas se cramer dès le premier jour. Pendant les premiers kilomètres, on longe le lac et on reste sur une piste blanche. Ça permet de se mettre doucement dans le bain. Pour ma part, je me sens un peu lourde, peut-être j’aurais du moins manger au petit dej' (oops, je crois que je ne retiendrai jamais la leçon). Je double quand même plusieurs personnes au goutte à goutte, et je retrouve certaines têtes que je connais de l’an dernier : Carine et Christophe, Sabine qui est un peu dans le mal aujourd’hui. Puis après un passage dans un joli village, (ne pas oublier le contexte, un joli petit chemin, les montagnes de l’Atlas qui se dresse en fond de toile) je reste collée aux baskets d’un couple de belge pendant une looongue ligne droite menant au ravitaillement du jour. Pleins de bonnes choses mais j’aimerais bien semer mon couple de belges alors je prends un petit chouchou, quelques amandes et une petite poignées de raisins secs et repars sans tarder.

 

 

Le chemin descend dans un oued (une rivière asséchée) pour remonter dans un petit village. Puis on longe des cultures, je ne sais pas de quoi, mais ça fait de jolies grandes herbes vertes, c’est super beau. J’aperçois au loin un concurrent et deux filles. On est au 13ème kilomètre et je me sens bien alors j’ai envie de mettre un petit rythme pour rattraper ces filles. En plus le décor me donne des forces tellement c’est beau. Je rattrape le marocain, et me rapproche de plus en plus de Lamiaa. C’est une marocaine, plus habituée aux marathons et aux triathlons, donc elle n'est pas très à l'aise dans les descentes caillouteuse mais elle relance dès que la piste reprend. Côté matos, elle a pas vraiment écouté les consignes, elle a juste une petite bouteille de powerade. Ah oui, parce que côté chaleur, ça tape là, il est autour des midis et le soleil cogne fort. Je suis contente d’avoir les lunettes et la casquette (même si ça me fait une tête vraiment débile), on reste côte à côte pendant quelques kilomètres. Lamiaa est très compétitive donc dès que je prends un peu d’avance, elle accélère, mais elle finit par craquer et je prends le large sur cette longue piste. On rejoint un oued durant un bon kilomètre, c’est galère à courir sur tous ces galets polis par l’eau de rivière, je ralentis forcément et ne regarde pas en arrière pour savoir où est Lamiaa. Je regarde devant et me rapproche doucement d’un marocain.

 

L'oued fini, on remonte dans un village que l’on traverse. On croise pleins d’enfants rentrant de l’école, on tape dans les mains, on sourit. J’ai rattrapé le marocain et on court côte à côte. Il shoot dans un chien qui me fonce dessus, oops, merci mais fallait pas le taper comme ça... On rejoint le fameux grand pont de béton signalé lors du briefing et on retourne dans un gros oued sur un petit kilomètre avant de monter un dernier petit coup de cul et rejoindre le camp, après 2h18min, 25km et 500m de dénivelé. Pffiou, une bonne chose de faite, il faisait quand même bien chaud, heureusement que j’ai pris les lunettes et la casquette. Par contre j’aurai pu insister sur la crème solaire, mes cuisses sont bien rosées ! 

 

 

Je récupère mon sac repas, bois un peu et discute avec les mecs déjà arrivés. Je suis deuxième femme apparement et la première reste dans son coin et je n’ose pas encore la déranger pour lui taper la discute. Je décide donc d’aller en haut du coup de cul pour avoir une visions des participants qui arrivent pour assister à l’arrivée de maman. Je mange mes sandwichs, mais je sens que je crame un peu. Fanny arrive, je l’encourage et me repose un peu sous les tentes avant de retourner voir l’arrivée de maman, au bout de 3h05. On discute un peu et on prend possession de notre tente N°2, que l’on partagera avec Fanny, Tamil, Alice, Marina et deux autres filles avec qui on a pas vraiment beaucoup parlé. C'est ça, une aventure avec 150 personnes, les liens se créent rapidement avec certaines personnes, ou ne se créent pas. On se repose un peu et je vais me balader dans l'oued pour visiter les alentours et faire quelques étirements. Me retrouver avec moi-même c'est important pour moi, j'aime mes moments de solitude, surtout quand tu vis une aventure avec autant de monde. Cette petite demi-heure en solo, avec un peu de musique, m'apaise. 

Puis je remonte au camp et c'est 17h30, l'heure de la séance de taï-chi. Tous en position au milieu du camp, le soleil tape encore, ça fait du bien cette chaleur. Et on suit attentivement les mouvements de Randy. Ca vide encore la tête. Puis c'est quartier libre, une marocaine me propose d'aller distribuer des bonbons aux enfants avec elle, on leur dit bien de ne pas jeter les papiers par terre et on fait connaissance avec la population. On se balade avec Maman, on discute et le soleil décline tranquillement, les couleurs de la fin du jour sont magnifiques. A 19h30, c'est l'heure du briefing puis du repas. J'adooore les repas en bivouac, c'est les meilleurs, quand tu as bien faim après une journée d'effort, tu manges des bons plats préparés avec gentillesse : 4 ou 5 sortes de salades différentes (aubergines, houmous, carottes, lentilles), des pates avec une vraie sauce tomates et un boeuf aux pruneaux et amandes à tomber. Bon appétit ! Une fois bien repues, on est bonne qu'à une chose : aller dormir. Alors on rentre dans notre tente 4 étoiles, sans prendre le temps de ranger les affaires : on fera ça demain matin (grosse erreur....). Et on s'endort sereines.

 

 

 To be continued...

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