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Récit de mes trails
30 juin 2018

Trail des Crêtes du Chablais - 16 Juin 2018

A Thonon, quand tu dis aux gens que tu fais du trail, la première question c’est : "tu fais le Trail des Crêtes alors?" Cette année, je ne pensais pas le faire, avec le swimrun la semaine d’avant, je ne pensais pas enchaîner sur un trail. Surtout que les parcours qu’ils proposent ne laisse pas de demi mesure : soit tu fais le 15km (un peu court pour moi) soit tu fais 50km avec 4000m+ ! Et j’avoue que ce dernier n’était pas envisageable dans ma tête. Puis Dozi n’arrête pas de parler de son 85km, et ça finit par me donner envie, mais les inscriptions sont closes. Le lundi 21 mai, ils réouvrent les inscriptions et je craque et m’inscris sur ce 50km, en le prenant en mode challenge, je me dis qu’en y aller doucement je devrais réussir à le boucler, même si j’ai un peu peur d’y laisser des plumes ! Mon vadrouillage en Suisse mi-mai durant lequel j'ai enchainé 15km, 30km-2000m+ et 45km-1600m+ m'ont un peu rassuré sur mes capacités à tenir sur la longueur.
En plus c’est un samedi : C'est cool parce qu’on peut récupérer le dimanche mais un peu moins cool quand tu bosses le vendredi, tu accumules la fatigue de la semaine. Pas grave, vendredi, je rentre tot du boulot, me goinfre en mode gremlins, je me dégomme une baguette de pain au maïs et tout ce que je trouve dans la maison et fatiguée je vais me coucher à 20h.
Je me réveille à 3h45, je souhaite une bonne course à Dozi qui part à 4h sur le 85km et monte à Vacheresse avec Adrian du groupe Léman Trail qui a bien voulu me prendre au passage. On papotte pendant tout le trajet et on se gare sur le parking dans la carrière prévu pour l’occasion et on prend la navette qui nous amène au centre de Vacheresse. Malgré le bouchon "troupeau de vaches sur la route", on est large, Adrien est un mec un peu stressé, pire que moi, être super en avance, être sur d’avoir tout, être sur d’avoir fermé la voiture, ça me fait rire. On traine un peu puis on se regroupe à 6h45 au départ pour le briefing, la ola et finalement le départ. Il est 7h et c’est parti pour une belle journée d’effort.

Il y a des bouchons sur la route Léman Trail est paré !

À côté de moi, un petit bout de femme part à fond la caisse, j’ai regardé son nom, c’est Lucile Ochs, elle finira 9ème au scratch, 1ère femme en 6h53, costaud ! Moi c’est pas la même, les 50km et surtout les 4000m+ me font peur alors je pars tout doux sur les deux premiers kilomètres de route puis je marche en mode rando durant la première montée : on avale déjà 900m de dénivelé sur 6 kilomètres. Je me fais beaucoup doubler, j’aime pas mais je veux vraiment pas me cramer donc je m’imagine que je les doublerai quand je serai en forme à la fin et pas eux ! La plupart des gens ont des bâtons, moi non, mais je commence à me dire que peut-être ça pourrait être pas mal sur ce genre de course, pour soulager un peu les genoux et attaquer un peu plus fort dans les montées. Va falloir que je passe voir Vincent un jour pour investir. Bref on arrive au bout de cette première bosse, après 1h20min et 8km. Et on attaque la première descente, tout doux, les jambes sont déjà bien entamés avec cette montée. On rejoint la route qui mène à Bise et on la coupe par les petits chemins. 500m de route qui permettent de dérouler un peu et de faire une seconde pause pipi, et on arrive au chalet de Bise pour le premier ravito. 12km avec 1100m+ d'avaler en 2h : une bonne moyenne. Même si le but est de finir, j’ai mis une fourchette horaire sur mon objectif : j’aimerais mettre moins de 10h. Si c’est 8h, c’est top. Entre les deux, ça me va !

Le jour se lève en Chablais En montant dans la vallée

Je n’ai pas faim et j’ai encore beaucoup d’eau alors je ne m’arrête pas longtemps, pique deux quarts d’orange puis repars. La route est encore longue. On monte en direction du col de Bise, je connais bien ce chemin, c’est une des premières balades qu’on a fait dans la région avec Guillaume : le lac du Darbon, simplement magnifique. Mais là, la montée fait mal ! Il est que 9h mais il fait déjà chaud, je sors la casquette, c’est pas le moment de se chopper une insolation. Je vois des femmes devant, ça me motive mais je galère quand même dans cette montée. Elle semble plus raide que dans mes souvenirs ! Le col de Bise atteint, on est récompensé par la vue sur le lac Léman et un petit lac en contrebas. C’est méga joli. Adrian est là, il était parti devant au début mais il est fatigué et pense qu’il va abandonner. C’est dommage pour lui mais c’est vrai qu’il s’est levé à 1h du mat' et s’est fait de la route depuis Zürich. On discute un peu, on passe quelques nevés et on est encouragé par une famille de bouquetins, ils sont tranquilles, posés, ils nous regardent passer. Ils doivent se dire qu’il y a du passage aujourd’hui. 

Dans la vallée de Bise

 Magnifique vue sur les lacs au col de Bise

Petit passage sur les névés De droles de spectateurs Avec nos amis les bouquetins

On passe le col de Pavis et on rejoint les portes d’Oche, c’est plat mais c’est des gros cailloux donc je préfère trottiner et marcher pour assurer les pas. Je prends des photos aussi, le lac Darbon est toujours aussi beau quand il a de l’eau, j’adore ce coin. J’adore tellement que je m’octroie une petite pause toilette face aux montagnes.

Mon joli lac du Darbon

Et je repars plus sereine en direction du lac de la Case puis des chalets d’Oche. Ça fait bizarre de passer ici en mode course étant donné que c’est mon terrain de jeu de balade. Bon après, mon rythme n’est pas beaucoup plus rapide que quand j’y vais en balade, au contraire. J’essaie d’en garder encore sous le pied. On remonte en direction de la dent d’Oche mais on s’arrête au col de Rebollion pour repasser du côté nord et rejoindre le col de Neuvaz et le Pic Boré. La descente du col de Rebollion est un peu glissante et technique, on y va tout doux. Puis on remonte le Pic Boré, j'aime bien ce pic, je l'avais fait en balade un coup, j'avais vraiment aimé. Je suis derrière un mec qui le monte tout doucement mais ça me va bien, je veux m'économiser, encore et encore, tant que je ne suis pas passé à la moitié de la course, à Thollon. On arrive en haut du Boré sans trop s’en rendre compte et mon meneur d’allure lache un cri de soulagement, ça me fait rire, il venait vraiment du coeur ce cri. Puis c’est parti pour quelques mètres sur la crête avant de redescendre jusqu’à la télécabine de Thollon. La descente n'est pas si technique ni pentue, mais un peu casse-gueule je trouve, pleins de petites caillasses, j’y vais ultra doucement. Mais quand même plus rapidement qu’un petit jeune que je croise, qui est sec, mais qui s’arrêtera comme beaucoup d’autres à Thollon pour passer le relai à leur coéquipier. Je cours avec une femme d’Évian Of Course jusqu’à Thollon, on échange 2-3 mots puis on y est, au bout de 25km, 4h30 de course et déja 2400m de dénivelé positif avalé. Je ne suis plus dans mes temps pour 8h mais en même temps, on avait de sacrées belles montées sur cette première moitié de course, on avisera. Il y a du monde, entre les gens qui encouragent et ceux qui prennent le relai pour la deuxième parti. Je me fais biper et me pose quelques minutes au ravito.

le Chateau d'Oche éblouissant et fumeux

De Rebollion au Pic Borée Sur les crêtes de Borée

Je mange quelques victuailles, boit plusieurs verres d’eau gazeuse et remplis mon camelback. Mais au bout d’un moment il faut y retourner. Je reprends en marchant tranquillement et continue mon chemin sur la crête des Mémises, je la connais bien, mais j’apprécie quand même le paysage et la vue. On redescend ensuite jusqu’à Creusaz, petit lieu dit de Bernex qui est le point de départ de plusieurs de mes tours du coin. Et on remonte en direction de l’échelle mais on repique un petit chemin sur la droite qui nous ramène sur la route pour descendre au pont de Bernex qui permet de monter à la Fétiuère : point de départ pour monter à la Dent d'Oche. Mais on repique des petits chemins que je ne connais pas pour monter en direction du Pré Richard. Les pentes se corsent de plus en plus, jusqu’à un beau mur bien pentu qui nous mène au 3ème ravito du Pré Richard au bout de 6h de course, 33km et 2800m+.

Descente sur les crêtes des Mémises Dans les sous-bois en direction de Bernex

Le soleil commence à bien taper, les jambes sont fatiguées mais je n’ai pas de gros coup de mou. Je me bois mes verres d’eau gazeuse, pique des fruits secs et embarque plusieurs morceaux de barres de céréales. Je vois Stéphane de la Cité de l’Eau, il m’avais doublé dans la toute première montée. Il se fait son petit casse croute là en mode tranquillou. Je pars devant lui et monte le long de la piste sous le télésiège. Ça monte, mais moins que le coup de cul d’avant le ravito alors c’est presque reposant. Mais ça se corse encore et la pente augmente, en dévers dans l’herbe, pour rejoindre la tête des Fieux. Pffiou, elle piquait celle là (environ 200m+ sur 1km). On court ensuite quelques centaines de mètres sur la crête et on resdescend dans du sous bois. Le terrain est un peu technique avec pas mal de racines alors j’y vais Mora-Mora. Puis c’est un peu plus roulant et je me fais plaisir, double quelques filles qui sont sur le relai. Jessica, que j’aperçois souvent sur les courses du coin me double et m’encourage, on discute un petit coup et elle file (elle est sur le relai aussi). Puis on arrive au pied du Mont Baron, ah oui, encore une belle montée. Je ne le connais pas ce fameux baron, mais il est têtu. Je double un coureur du 49 sans bâton (il y en avait pas beaucoup) mais il est cuit ! Ce baron se monte pas si mal en fin de compte. Je n’ai pas la pêche mais les kilomètres défilent sans mal. La descente qui suit sur 3-4km est super agréable, c’est une des seules bonnes portions roulantes et je me lache, sans aller trop vite non plus pour faire attention aux appuis et parce que je suis fatiguée mais j’apprécie. Je double quelques coureurs et me fais rejoindre par un mec du 49 avec qui je finirai la course.

Dites bonjour au Baron

Les deux grands d'Oche s'éloignent

On atteint Chevenoz au 43ème kilomètre au bout de quasi 8h et on s'arrête au dernier ravito, liquide cette fois (il aurait pu dire qu’il n’y avait rien à manger sur celui là, je suis un peu déçue). Je continue mes ravito à l’eau pétillante, ça me réussi et repars à la suite de Stéphane (qui m’avait redoublé juste après les Fieux). Je trotte mais j’avoue que je commence à plus trop avoir de jus. Je mange mon dernier gâteau fourré au chocolat qui a bien fondu et goûte une gourde gel à la pêche Climadrink de Oxsistis, trop bonne ! Ça me rebooste pour la suite, le chemin se remet à monter et après 2km de faux plat, on attaque la dernière bosse qui nous ramènera à Vacheresse : 300m+ et 300m- sur 4km. C’est dur mais je rattrape encore quelques filles et mon coéquipier normand aux bâtons. Il me rejoint dans la descente, on quitte le sous bois pour arriver derrière le cimetière et 400m plus loin on franchit la ligne d’arrivée ensemble main dans la main ! C’est ça l’esprit trail : tu rencontres et partages de beaux et simples moments avec des inconnus, chose que je ne ferais jamais en temps normal. J’ai mis au final 9h01 pour boucler ces 50km-3600m+ !

Ravito improvisé, Merci ! Plus de bière que d'eau !

Je suis contente, j’ai vraiment bien géré ma course, pas de mal de ventre atroce, pas de vrai coup de mou. J’avais pas non plus une pêche d’enfer, dès les premières montées je me sentais lourde mais ça n’a pas empiré. Et je ne me suis pas blessée et ça c’est vraiment cool. Je récupère mon tee-shirt finisher, bois un coup et vais faire trempette dans la fontaine pour la récup'. Je discute avec les gens, on se refait la course. Je pique au ravito caché. Et je vais prendre une petite douche qui fait du bien, descends voir les kinés mais je tombe sur celui qui dure le moins longtemps... j’peux pas râler, déjà qu’ils font ça bénévolement, c’est déjà super gentil de leur part. Je prends des nouvelles de Dozi, il est sur la route, au Pré Richard et commence à avoir un peu moins de pêche. Un peu plus tard, j’apprends qu’il s’est fait mal au genou et n’avance plus très vite. Les heures défilent, je m’offre une barquette de frites (l’odeur en allant prendre ma douche était divine), j’attends un peu puis mange mon repas, discute avec les bénévoles, leurs demande jusqu’à quelle heure ils servent (pour savoir s'il restera de la tarte aux myrtilles si j'attends Dozi) au final je décide de manger mon plat de pâtes, de garder ma tarte pour plus tard et d’aller à la rencontre de Dozi, son moral et son genou ne s’arrange pas, je sens qu’il a besoin d’être un peu épauler, et il ne compte pas abandonner à 10km de la fin. Je remonte alors la dernière bosse, redescends ensuite et j’attends un peu, j’ai peur de ne pas pouvoir remonter ensuite. J’ai un super joli coucher de soleil sur le lac, ça fait une jolie ambiance. Mais j’ai quand même les jambes fatiguées. Au final, on se refait cette fameuse bosse ensemble, mais quand même à bon rythme et on redescend dans la nuit sur Vacheresse pour franchir la ligne d’arrivée à 22h30 : il aura mis 18:30 pour clore ses 88km et 6000m et quelques de dénivelé. (En gros quasi le même rythme que moi mais sur quasi le double de distance, chapeau).

 spaghettis bolognaise et tarte aux myrtilles

pâquerettes du soir, espoir !

Il récupère un peu, va manger son plat de pâte et nos tartes aux myrtilles et on apprend qu’il n’y a plus de navettes pour retourner au parking... pas cool ça ! Une bénévole nous propose de nous poser, c’est gentil de sa part. Puis je conduis pour descendre à Thonon et on s’offre une petite nuit de sommeil, bien dérangée par les musiques de la soirée année 80 qui a lieu à la piscine de Thonon !

Le lendemain matin, on a bien mérité notre petit moment déjeuner café/croissant sur la terrasse au soleil face à notre terrain de jeu de la veille.

Café-Croissant !

Lien Garmin : https://connect.garmin.com/modern/activity/2782182778

Relive : https://www.relive.cc/view/1643046932

Résultats : http://live.l-chrono.com/raceevent/trail-des-cretes-du-chablais-2018/

parcours topographie

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